Toute la difficulté du texte théâtrale est qu'il dépend étroitement du déroulement de l'action qui ne peut s'arrêter, une fois le rideau levé ; en particulier, les premières scènes de la pièce doivent annoncer le contexte et l'intrigue tout en déroulant d'ores et déjà les premières actions. C'est ce qu'on appelle l'exposition. De plus, dans les grandes tragédies grecques, le Prologue, personnage symbolique, livrait ainsi le sens donné au mythe (...)
[...] Le prologue nous montre que, si nous voyons des acteurs jouer la comédie et devenir personnages (ce qui appartient au domaine de la réalité physique), nous allons voir aussi des hommes et des femmes qui vont jouer un rôle, leur destinée, leur choix, leur devenir, traits de la réalité dramatique. -Nous allons voir une jeune fille noiraude qui va être Antigone tout à l'heure (l.6). Le décalage entre la sensibilité naturelle de Créon et son jeu difficile de conduire les hommes (l.6) va dans le même sens. Le prologue nous montre ce que nous sommes, des hommes qui adoptons un rôle, parfois par choix, souvent par nécessité. [...]
[...] Le thème ne sera donc pas le sens du pouvoir royal, mais bien son opposition avec la conscience humaine qu'incarne traditionnellement Antigone. Donc on est bien dans une scène d'exposition car tous les éléments traditionnels y sont mentionnés. -Mais il expose les personnages qui agiront dans la pièce : leur présence sur scène, les quelques éléments physiques que le prologue nous fournit permet de les situer. -C'est une exposition assez éloignée des habitudes tragiques : les actions en scène sont banales, ils bavardent, tricotent, jouent aux cartes »(didascalie initiale) ; les personnages sont davantage présentés sous l'image de l'acteur qui va jouer un rôle elle pense qu'elle va être Antigone tout à l'heure (l.6) On a de ce fait plus l'impression d'être en coulisse que sur la scène. [...]
[...] Or, Jean Anouilh, dramaturge fécond du XXème siècle, semble rompre avec tout cela au début de sa pièce, Antigone, écrite en 1842 et représentée pour la première fois en 1944. En effet, au lever du rideau, il met en scène le Prologue qui nous présente les personnages qui sont déjà tous en scène ; mais au-delà, il semble aussi vouloir que le spectateurs prennent à la fois conscience de la portée du spectacle dramatique auquel ils vont assister, mais aussi de son sens profond. [...]
[...] Le spectateur est bien tranquille. Mais il lui faut comprendre Antigone, il lui faut éprouvé ce qu'elle est ce reconnaître en elle (éprouver de la compassion, c'est-à-dire souffrir avec elle) Conclusion (ouverture) : le prologue, dans sa place privilégiée entre le public et le jeu scénique, est comme une passerelle entre les deux réalités présentes au théâtre. C'est d'ailleurs un symbole qui sera souvent repris dans le théâtre de la deuxième partie du XXe siècle : dans certaines pièces, l'action s'arrête même pour que le héros puisse d'adresser directement au public, cassant ainsi la barrière de la double énonciation. [...]
[...] -rôle : >Antigone : c'est la liberté et le prix à payer pour elle seule en face du monde (l.8). Elle incarne l'héroïsme du choix. >Créon : c'est d'être un ouvrier au seuil de sa journée (l23). C'est la responsabilité, la routine. >Messager : c'est annoncer la mort d'Hémon tout à l'heure ce qui s'oppose à l' envie (l.30) Pour beaucoup dans la pièce, leur rôle est de mourir Le prologue nous montre qu'au-delà des personnages, ce sont des idées que le spectateur verra, des incarnations qui renvoient à sa propre réalité. [...]
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