Devant l'entêtement d'Antigone, Créon est poussé dans ses derniers retranchements. Il révèle à Antigone des secrets connus de lui seul. Sa tirade dévoile la vérité sordide des deux frères et ôte ses illusions à la petite sœur vengeresse. La deuxième tirade de Créon dans la pièce revêt une importance capitale. C'est un moment de vérité qui replace chacun des personnages à sa véritable place. D'après Créon, Antigone ne devrait pas lier son nom à ceux de ses frères, car elle méconnaît les coulisses de leur drame.
[...] C'est la dimension du symbole qu'il cherche à tout prix à souligner et c'est l'ordre de Thèbes qui est en premier lieu ciblé. Conclusion Créon débite la vérité sur les deux frères. Il démontre leur déloyauté et les défavorise. Il fait d'eux deux symboles : un modèle à célébrer et un anti-modèle à châtier. Il ne sait pas lequel des cadavres des frères traîtres a servi pour chacun de ces deux rôles mais il n'y porte pas grande attention. Il a fait ceci pour l'ordre de Thèbes et c'est ce qui prime à ses yeux. [...]
[...] Etéocle, quant à lui, cachait bien son jeu. Sous des apparences loyales, il ne valait pas mieux que Polynice : Le bon fils avait essayé lui aussi de faire assassiner son père, le prince royal avait décidé lui aussi de vendre Thèbes au plus offrant Les intentions des deux frères étaient les mêmes et Créon les met sur un pied d'égalité. Il n'a de respect pour aucun des deux : Nous avions affaire à deux larrons en foire qui se trompaient l'un l'autre en nous trompant et qui se sont égorgés comme deux petits voyous qu'ils étaient pour un règlement de compte Il est à rappeler que la tirade de Créon est une tentative pour sauver Antigone. [...]
[...] "Antigone", Jean Anouilh (1944) - étude de la deuxième tirade de Créon Introduction Devant l'entêtement d'Antigone, Créon est poussé dans ses derniers retranchements. Il révèle à Antigone des secrets connus de lui seul. Sa tirade dévoile la vérité sordide des deux frères et ôte ses illusions à la petite sœur vengeresse. I Un moment de vérité La deuxième tirade de Créon dans la pièce revêt une importance capitale. C'est un moment de vérité qui replace chacun dans sa véritable place. [...]
[...] Il devient une sorte de symbole : J'ai donné l'ordre de laisser pourrir l'autre où il était Créon ne sait pas si le cadavre qui a été enterré avec tous les honneurs est celui d'Etéocle. Les cadavres des deux frères étaient tellement défigurés que leur identification était impossible. Créon a donné l'ordre de ramasser un des deux corps, le moins abîmé des deux Lui- même ne sait pas avec certitude lequel des deux frères traîtres a bénéficié de l'enterrement et cela lui est complètement indifférent. Sa décision était dictée par le devoir. Il lui fallait donc un figurant pour les hommages et un coupable pour le châtiment. [...]
[...] Non pas qu'il soit digne de cet honneur mais parce que ses complots sont restés secrets. Seul Créon sait à quoi s'en tenir sur son compte. Pour bien montrer le peu de cas qu'il fait de ces funérailles dans les règles, Créon souligne la théâtralité de l'évènement. Ces rites funèbres qu'Antigone s'obstine à vouloir donner à son frère Polynice ne sont qu'une répétition théâtrale qui frise le grotesque. Ce spectacle, loin de magnifier Etécole, le rend davantage grotesque puisque tout y est trompe- l'œil. [...]
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