"Antigone", Jean Anouilh (1944) - le deuxième dialogue entre Antigone et sa nourrice

Résumé du document

Le deuxième dialogue entre la nourrice et Antigone montre Antigone sous un nouveau jour. Serviable et attentive, elle dorlote Antigone. Cette dernière, consciente de la menace qui pèse sur elle, donne à l'insu de la nourrice ce qui semble être ses dernières volontés. La nourrice fait preuve d'une grande tendresse à l'égard d'Antigone. Elle l'entoure de tendresse et d'attention et semble la couver comme une véritable mère-poule.

Le premier dialogue entre Antigone et sa nourrice a révélé qu'elle était la préférée de cette dernière. L'échange verbal entre les deux personnages illustre l'attachement de la nourrice à l'égard d'Antigone.

Extraits

[...] Elle va même jusqu'à lui demander l'exécution de la chienne si cette dernière venait à donner des signes de tristesse : Et puis, si elle était trop triste, si elle avait l'air d'attendre tout de même ( ) il vaudrait peut être mieux la faire tuer, nounou, sans qu'elle ait mal Antigone semble vouloir se rassurer sur le sort de Douce avant d'accomplir le sien. Ces sollicitations pourraient figurer dans une sorte de dernières volontés données à la nourrice qui ne comprend pas leur véritable portée. Conclusion : Le deuxième dialogue d'Antigone avec sa nourrice éclaire le lecteur- spectateur sur d'autres facettes du personnage principal. On se rend compte des petites faiblesses d'Antigone avant qu'elle n'accomplisse son destin tragique. Domptant ses peurs, elle assure l'avenir de Douce avant d'aller à la rencontre de la mort. [...]

[...] Toutefois, elle garde sa clairvoyance et son discernement. Elle n'est pas aveuglée par son projet et sait bien à quoi elle s'attend. L'affrontement de Créon par le biais de l'enterrement de son frère risque de lui coûter la vie. Malgré cette prise de conscience lucide, Antigone ne renonce pas à son projet. À côté de cette auto-évaluation, Antigone fait l'aveu : je suis seulement encore un peu petite pour tout cela mais cette expression expéditive fonctionne comme un clin d'œil pour le lecteur-spectateur déjà avisé du secret. [...]

[...] Dans l'imagination d'Antigone, la nourrice a le pouvoir d'endiguer toutes les angoisses qui apparaissent par gradation dans la réplique suivante : Nounou plus forte que la fièvre, nounou plus forte que le cauchemar, nounou plus forte que la mort La gravité des angoisses est échelonnée selon un rythme croissant : elles passent du connu à l'inconnu de la fièvre à la mort Enfantine et puérile, Antigone s'accroche à un rituel sécurisant. Elle demande à sa nourrice la protection d'antan : la présence physique et le confort moral Le testament d'Antigone Profitant de la bonne disposition de sa nourrice, Antigone lui soutire la promesse de bien s'occuper de Douce, sa chienne. Bien que consciente d'être manipulée, la nourrice acquiesce : Tu profites de ce que tu câlines C'est bon. On essuiera sans rien dire. [...]

[...] "Antigone", Jean Anouilh (1944) - le deuxième dialogue entre Antigone et sa nourrice Introduction : Le deuxième dialogue entre la nourrice et Antigone montre Antigone sous un nouveau jour. Serviable et attentive, elle dorlote Antigone. Cette dernière, consciente de la menace qui pèse sur elle, donne à l'insu de la nourrice ce qui semble être ses dernières volontés. I L'affection de la nourrice La nourrice fait preuve d'une grande tendresse à l'égard d'Antigone. Elle l'entoure de tendresse et d'attention et semble la couver comme une véritable mère-poule Les surnoms affectueux Le premier dialogue entre Antigone et sa nourrice a révélé qu'elle était la préférée de cette dernière. [...]

[...] Les goûts et les envies gastronomiques d'Antigone sont respectés. Toutefois, la jeune fille persiste à bouder le manger. La nourrice, loin de s'offusquer, s'inquiète de l'état de santé de sa protégée. Elle tente de persuader Antigone de manger en employant un lexique affectif, mais en vain. La menace qui pèse sur la jeune fille semble l'écraser. II La faiblesse d'Antigone Dans ce passage Antigone fait preuve d'une grande fragilité. Elle se donne à voir comme une petite fille qui a besoin d'être rassurée. [...]