Antigone est la fille d'Œdipe et la dernière des Labdacides « la seule qui survive des filles de vos rois » (Sophocle), il semblerait en effet que, pour tous les auteurs, Ismène soit quantité négligeable à partir du moment où elle refuse d'agir, nous développerons la comparaison entre les deux personnages plus loin. En tant que telle, issue d'une union incestueuse et d'une lignée vouée au malheur, son destin ne peut être que tragique : la lignée devant s'arrêter, son mariage avec Hémon est d'ores et déjà voué à l'échec. Suivant le modèle de Sophocle, les différentes pièces, à l'exception de la Piété de Garnier, s'ouvrent après le combat des Sept contre Thèbes, nom d'une tragédie d'Eschyle, cette guerre a opposé les deux fils d'Œdipe, Étéocle et Polynice, qui se sont finalement entretués, manière symbolique de montrer à quel point leurs « rangs » sont identiques. Pourtant, Créon, leur oncle, frère de Jocaste, à la fois mère et épouse d'Oedipe, qui règne sur Thèbes après l'exil de ce dernier, fait la distinction entre Etéocle, mort en défendant la cité, et Polynice, mort en montant à l'assaut de cette dernière. Polynice, selon l'ordonnance de Créon, n'aura pas de sépulture, prolongeant ainsi la loi humaine dans le domaine de la mort qui est celui des Dieux, il restera exposé, « proie magnifique, offerte aux oiseaux affamés en quête de gibier » (Sophocle.) Antigone choisit donc, pleinement consciente du destin funeste qui l'attend, de donner sépulture à son frère quoi qu'il lui en coûte. C'est là le déclencheur qui mènera la pièce jusqu'à son dénouement tragique, sans qu'aucun des personnages ne cherchent, pour Antigone, ou ne puissent, pour Ismène, Hémon et, selon les pièces, Créon, l'arrêter.
[...] Antigone, une femme politique ? Lectures croisées des œuvres de Sophocle, Robert Garnier, Anouilh et Cocteau Antigone est la fille d'Œdipe et la dernière des Labdacides la seule qui survive des filles de vos rois (Sophocle), il semblerait en effet que, pour tous les auteurs, Ismène soit quantité négligeable à partir du moment où elle refuse d'agir, nous développerons la comparaison entre les deux personnages plus loin. En tant que telle, issue d'une union incestueuse et d'une lignée vouée au malheur, son destin ne peut être que tragique : la lignée devant s'arrêter, son mariage avec Hémon est d'ores et déjà voué à l'échec. [...]
[...] On doit ce terme au médecin grec Hyppocrate, c'est un dérivé du mot grec hystera utérus. C'est donc une affection psychologique féminine et même caractéristique des vierges si on se rapporte à Platon L'utérus est un animal qui désire engendrer des enfants. Lorsqu'il demeure stérile trop longtemps après la puberté, il devient inquiet et, s'avançant à travers le corps et coupant le passage à l'air, il gêne la respiration, provoque de grandes souffrances et toutes espèces de maladies. Le sujet présente un symptôme qui se répète et un désir qui la divise. [...]
[...] Logiquement donc, la femme puissante sera asexuée et stérile, puisque le mariage et la maternité la rabaisseraient dans la condition qui est supposée être la sienne. Si la logique de l'action d'Antigone est féminine, sa mise en œuvre est virile. Un trait de caractère antique qui a du mal à être admis à l'Age classique mais qui retrouve toute sa force au siècle. Dans la pièce de Sophocle, au moment où Antigone accepte souverainement sa mort, au vers 464, elle parle d'elle-même au masculin. [...]
[...] C'est sans doute là toute la force politique d'Antigone, le soutien de l'opinion publique. Antigone n'essaye généralement pas de rallier à sa cause, elle a plutôt tendance à exclure ceux qui l'entourent pour s'enfermer dans son discours quasi-obsessionnel. Pourtant elle rallie la majorité, non pas réellement de son côté mais contre Créon. Le titre de Jean Bollack n'est pas anodin, La mort d'Antigone, la tragédie de Créon, la présence-même de la fille d'Œdipe sur scène dresse les autres personnages contre le souverain, et, selon le choix du dramaturge, jusqu'au public- même. [...]
[...] Non tu ne mourras pas avec moi. Ne t'attribues pas un acte auquel tu n'as pas pris part. Ma mort suffira./ Ism. Si tu m'abandonnes, quel goût trouverai-je à la vie Ant. Demande à Créon : tu ne te soucies que de lui. Auparavant, après avoir constaté les divergences qui existaient entre elle et sa sœur, elle lui a durement déclaré : Va, continue à raisonner ainsi et tu auras ma haine, tu auras la haine du mort, à jamais attaché à toi et bien méritée. [...]
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