Il vaut mieux être ignorant (Antigone qui "ne veut pas savoir" ; "ils ne savent pas, les autres" dit Créon), c'est-à-dire ne pas avoir conscience de la vanité de l'existence : le système tragique, c'est oublier par l'action qu'il n'y a rien à faire (se rappeler le Prologue) : "une bonne femme parlant toujours de son jardin, de ses confitures, de ses tricots, de ses éternels tricots pour les pauvres" (récurrence de termes d'atemporalité ; décalage entre la pauvreté, fait grave, et le caractère infime des remèdes qu'on y apporte = malgré tout, il y aura toujours des pauvres ...) Triomphe du pessimisme réaliste (...)
[...] ça doit être bon de dormir C'est une hypothèse morale, mais c'est une solution de facilité (la solution des faibles : ils ont finis, eux = redondance dépréciative) -Il vaut mieux être ignorant (Antigone qui ne veut pas savoir ; ils ne savent pas, les autres dit Créon), c'est-à-dire ne pas avoir conscience de la vanité de l'existence : le système tragique, c'est oublier par l'action qu'il n'y a rien à faire (se rappeler le Prologue) : une bonne femme parlant toujours de son jardin, de ses confitures, de ses tricots, de ses éternels tricots pour les pauvres (récurrence de termes d'atemporalité ; décalage entre la pauvreté, fait grave, et le caractère infime des remèdes qu'on y apporte = malgré tout, il y aura toujours des pauvres . ) Triomphe du pessimisme réaliste. -Créon incarne le système : on est là, devant l'ouvrage, on ne peut pourtant pas se croiser les bras. Ils disent que c'est une sale besogne, mais si on ne la fait pas, qui la fera ? [...]
[...] -la fin de la tragédie est marquée avec le coup de 5h, Créon passe à autre chose, la vie et ses obligations ont repris le pas, la mort d'Antigone et des autres n'a juste été qu'une parenthèse qui n'a servi à rien. Le temps suit son cours, les choses se succèdent sans cohérence mais aussi sans émotions : Eh bien, si nous avons conseil, petit nous allons y aller -le caractère démodés du cadre descriptif de la chambre conjugale de Créon et Eurydice Kitsch ! [...]
[...] (Emploi du pronom de généralité et de l'infini il On remarquera que Créon en aucun cas remet en cause le système qui l'incarne : c'est un devoir, une obligation qui ne le rend donc pas coupable, juste responsable. C'est la loi ! -la tragédie est marquée par la proximité et la concomitance des morts : tout le monde meurt (femme, fils, nièce, ) ; donc c'est l'entourage de Créon qui s'en va, donc une part de lui-même. Créon ne sort pas indemne de la tragédie. Tous ceux qui avait à mourir sont morts = idée d'obligation, comme une obligation vitale contre laquelle il est vain de se rebeller. [...]
[...] -idée de tranquillité (ironie du chœur) paradoxale : sans la petite Antigone, c'est vrai, ils aurait tous été bien tranquilles.[ ] Ils sont tout de mêmes tranquilles (emploi de l'irréel du passé opposé au présent de l'indicatif) : Antigone comme une entrave ponctuelle de l'Histoire, réglée comme il se doit : Antigone est calmée maintenant (expression habituellement employée pour parler des caprices d'enfants) . Après la vacuité de l'existence, c'est l'inutilité des causes et des idéaux : nous ne saurons jamais de quelle fièvre (fièvre = expression péjorative pour désigner les passions ou les idéaux) ; ceux qui croyaient une chose, et puis ceux qui croyaient le contraire même ceux qui ne croyaient rien et qui se sont trouvés pris dans l'histoire sans y rien comprendre (expression de l'absurde, consacrée par l'idée d'oubli -l'ultime action est un véritable clin d'oeil dramaturge : les gardent incarnent l'ignorance et la stupidité, leurs attributs sont péjoratifs et retour à l'action insignifiante du début de la pièce, jeu de cartes, action qui ne sert qu'à tuer le temps (oublier qu'il n'y as pas de sens dans le présent) ! [...]
[...] -Anouilh joue avec l'ironie dans les propos de Créon lorsqu'il présente la mort d'Antigone et Hémon : enfin ! adjectifs reposés lavés et calmes : le dénouement est avant tout la fin de la violence = les choses sont rentrées dans l'ordre (c'est enfin propre ) -emploi de l'euphémisme dormir (répété tout le temps chez Créon), qui adoucit la gravité du dénouement, comme s'il n'avait pas conscience de la gravité d'une pareille issue. L'image des amants achève de dédramatiser la chose : la mort est réduite à un repos physique, mais exclut toute idée de drame humain. [...]
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