Ecrit par le jeune Isidore Ducasse, ayant emprunté le pseudonyme Lautréamont, Les Chants de Maldoror passèrent inaperçus à leur époque, mais furent redécouverts par les surréalistes. Il est intéressant de noter que Bachelard s'est livré à l'étude des noms d'animaux cités dans les 247 pages des « Chants de Maldoror ». Il en a trouvé 185 au total, des grands mammifères – avec une présence toute particulière de l'éléphant et du rhinocéros – dont aussi les mammifères marins – baleine et cachalot, notamment – jusqu'aux animalcules comme le rotifère. Parmi les poissons, la figure la plus marquante est le requin, et chez les insectes, le pou et l'araignée qui sont évoqués avec une amplification épique. C'est un bestiaire de prédateurs d'animaux féroces et maléfiques, à l'image du héros Maldoror. Peu de couleur locale, mais un usage moral et symbolique des animaux évoqués.
[...] Le requin est pour Lautréamont le symbole de la cruauté de la nature mais aussi celui de la bestialité de l'homme. Maldoror, en particulier, devient l'égal du requin. Le requin, dont Lautréamont a peut-être vu quelques spécimens lors de ses traversées de l'Atlantique, est un des animaux les plus dangereux et les plus répugnants de la création : Sur la terre, la vipère, l'œil gros du crapaud, le tigre, l'éléphant ; dans la mer, la baleine, le requin, le marteau, l'informe raie, la dent du phoque polaire [ . [...]
[...] De ces figures il gardera surtout l'image d'un héros négatif et satanique, en lutte ouverte contre Dieu. Mais le module qu'il choisit en fin de compte montre son intérêt pour la littérature épique ; de là, la division en strophes de chacun des Chants, à l'exception du sixième et dernier, où la fabrication d'un petit roman d'une vingtaine de pages prend le pas sur le genre jusque-là adopté. En fait de poésie, Lautréamont mélange à la fois langage poétique et réflexions métaphysiques. [...]
[...] Bibliographie Lautréamont, Les chants de Maldoror, Editions Classiques,Pocket Gaston Bachelard, Lautréamont, José Corti, Paris Michel Nathan, Lautréamont, Feuilletoniste autophage, Champ poétique, Champ Vallon Chronologie d'Isidore Ducasse: http://www.cavi.univ- paris3.fr/phalese/maldororHtml/documents/Biographie.htm Jacques Derrida, L'animal que donc je suis, Paris, Galilée Gaston Bachelard , né à Bar-sur-Aube le 27 juin 1884 et mort à Paris le 16 octobre 1962, est un philosophe français des sciences et de la poésie. André Breton, né à Tinchebray dans l'Orne, le 19 février 1896, mort à Paris le 28 septembre 1966, est un écrivain, poète, essayiste et théoricien du surréalisme. Jacques Derrida, L'animal que donc je suis, Paris, Galilée P Ibid. P. [...]
[...] Lautréamont fut considéré par les surréalistes comme un précurseur de la révolution littéraire du XXe siècle. «C'est au comte de Lautréamont qu'incombe peut-être la plus grande part de l'état de choses poétique actuel : entendez la révolution surréaliste!» (André Breton)[2] 2. Le résumé des Chants de Maldoror Publiés à partir de 1868, Les Chants de Maldoror sont 6 parties composées de “strophes” écrites en prose. Les six chants qui forment cet ouvrage sont l'œuvre d'un homme de vingt-deux ans que la mort emportera à peine un an plus tard. [...]
[...] Les animaux sont associés, sous le signe de l'égalité (comparatif comme par des épithètes péjoratifs et aux trois composantes de l'humanité (l'homme, la société et Dieu). Le comparatif pire que exprime une supériorité renversée, négative et péjorative, par laquelle l'humanité apparaît pire que l'animalité. Certains animaux dévalorisés ont perdu, par leur ressemblance avec l'homme, leur dignité d'animaux, ce qui montre que l'homme est un animal déchu. La surhumanité est le refus de la vie et de la société, le meurtre de l'homme, soit une double lutte contre soi et contre l'animalité. [...]
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