Après le tir de mortier qui a éventré la chambre d'hôtel à la fin de la deuxième scène, la violence a peu à peu atteint un niveau paroxystique au cours de la troisième scène dans laquelle Ian a notamment été violé et énucléé par le soldat. L'on pourrait s'attendre à ce que la pièce s'achève par ce sommet de l'horreur puisque deux parties, à peu près symétriques, se sont dessinées : la première étant construite autour du couple formé par Cate et Ian et la seconde marquée par le couple de Ian et du soldat. Cependant, Cate, qui avait disparu mystérieusement au cours de la deuxième scène, revient et découvre que le soldat s'est « brûlé la cervelle » et que Ian gît dans la chambre. Elle entre par la salle-de-bains en tenant un bébé qui lui aurait été confié. Dans le passage à étudier, Ian, affaibli, semble impuissant face à Cate, ce qui remet en cause les rapports de force précédemment établis. Il la supplie de l'aider à trouver de la nourriture puis de lui permettre de se suicider. Cate semble rester sourde à ces appels à l'aide, obnubilée par les soins qu'il faut apporter au bébé. La question du suicide va pourtant conduire les personnages à dialoguer réellement pour entamer un débat métaphysique à propos de la liberté de se tuer et de l'existence de Dieu. Le noir désespoir de Ian s'oppose donc à l'espoir d'un avenir meilleur suscité par la présence du bébé. Nous sommes donc confrontés à la représentation d'un débat entre la croyance en une échappatoire et une conviction pessimiste. Nous pouvons donc nous demander en quoi notre passage, lieu des contraires et des interrogations insolubles, nous pousse à dépasser l'aporie et à forger notre propre opinion.
[...] Elle entre par la salle-de-bains en tenant un bébé qui lui aurait été confié. Dans le passage à étudier, Ian, affaibli, semble impuissant face à Cate, ce qui remet en cause les rapports de force précédemment établis. Il la supplie de l'aider à trouver de la nourriture puis de lui permettre de se suicider. Cate semble rester sourde à ces appels à l'aide, obnubilée par les soins qu'il faut apporter au bébé. La question du suicide va pourtant conduire les personnages à dialoguer réellement pour entamer un débat métaphysique à propos de la liberté de se tuer et de l'existence de Dieu. [...]
[...] Conclusion : En conclusion, notre passage souligne tout particulièrement la difficulté à poser un sens car il est bâti sur un jeu de dichotomies. Des éléments euphoriques et dysphoriques sont étroitement associés, la négation de la transcendance et la quête de sens se côtoient, la vie et la mort, l'enfance et l'âge adulte, peut-être pour montrer que la scène théâtrale, lieu des possibles, doit conduire le spectateur à la réflexion en dépassant les oppositions apparemment insurmontables et en ne s'arrêtant surtout pas aux solutions de facilité. [...]
[...] 1. Notre passage pourrait s'intituler : « Pas de conclusion simpliste ». En effet, Ian s'emporte face à Cate lorsqu'elle prétend, comme une enfant au catéchisme : « C'est mal de se tuer. / Dieu n'aimerait pas. » (p. répliques qui rappellent le : « C'est mal de tuer » (p. 52) de la deuxième scène. Il est visiblement agacé par cette naïveté qu'il réfute en s'exclamant : « Pas de Dieu. [...]
[...] Ainsi, on pourrait croire que la violence machiste disparaît au profit des femmes et d'une supposée douceur qui leur est liée. D'ailleurs, cette violence masculine est littéralement mise à terre puisque la dépouille du soldat et le corps souffrant de Ian gisent toujours au sol. Verbalement, c'est la série des refus de Cate, les « Non » répétés sept fois, qui montre qu'elle résiste à Ian et qu'elle s'impose. Comme le stipule Ian à la page 77, Cate a maintenant le pouvoir de le punir ou de le sauver. [...]
[...] Après l'accumulation des situations d'horreur dans les trois scènes précédentes, cette révélation semble devenir le point d'orgue de la violence, du pire pour les personnages qui avaient encore l'espoir d'un monde meilleur, comme Cate. Transition : Il semble alors que les signes d'espoir qui parsèment notre passage soient annihilés par une violence qui s'est transformée, n'étant plus violence physique mais violence de la révélation d'une condition humaine, de la « misère de l'homme sans Dieu » pour reprendre une formule pascalienne. Dès lors, on peut s'interroger sur le sens de la représentation de cette impasse dans laquelle se trouvent Ian, Cate et le bébé. III Pourquoi représenter l'impossibilité de s'échapper ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture