L'Ane d'or d'Apulée est le reflet de l'intérêt qu'il porte à la culture grecque. Le personnage d'Aristomène, qui introduit son récit, est un Grec, qui au cours de ses pérégrinations, a eu une mésaventure. Cette mésaventure est peut-être l'image même des croyances de ce temps. Lucius fait le récit de cette mésaventure.
Aussi, ce premier récit peut être décomposé en trois parties qui sont la rencontre avec Aristomène et son compagnon de voyage, le récit des aventures d'Aristomène et l'avis de Lucius sur le récit avec la reprise de son périple. Sera étudiée plus précisément l'histoire d'Aristomène qui est décomposée en quatre mouvements qui sont la rencontre avec Socrate et le récit de ses aventures, la nuit fantastique avec les sorcières, la « résurrection » de Socrate et la mort de Socrate.
L'explication portera sur la nuit ou ce que l'on pourra appeler, plus tard, le « songe » d'Aristomène et le dénouement de l'histoire. Le récit d'Aristomène débute par la rencontre d'un Socrate dénudé. A partir de là, ils soutiennent une discussion. Socrate se justifie en disant qu'après avoir été dépouillé par des bandits, il fut recueilli par une sorcière. Il céda aux charmes de celle-ci et succomba aux plaisirs charnels. Seulement, Méroé est une sorcière et le retient sous sa coupe. Il fait le récit de tout ce qu'elle a pu faire aux humains qui lui ont causé du tort. Durant ces histoires, Aristomène, apeuré, veut aller dormir.
Comment ce récit fantastique est plongé dans un irréel caricatural, étoffé par des sources littéraires, philosophiques et spirituelles, permet-il de transmettre une forme de morale pour tendre, ainsi vers le genre du conte moral ?
[...] Ce n'est sûrement pas un hasard qu'il soit placé au début de son périple. Lucius aurait dû peut-être prendre ce récit plus en compte dans sa vie. Ne pourrait-on pas voir un parallèle entre Lucius et Aristomène ? D'autant que l'on peut voir par effet de miroir que la sorcière agit de la même manière que la déesse Isis, c'est-à-dire qu'une fois qu'elles ont donné leur aide, les personnes leur appartiennent à jamais. L'Ane d'or ou Les métamorphoses par Apulée, Gallimard L'Ane d'Or. [...]
[...] A la fin, il n'apparaît plus comme un anti-Socrate par sa vie modérée et peut lire dans les pensées de son camarade, Aristomène. Ainsi, Apulée multiplie les références ce qui donne, au conte, un aspect plus sérieux par rapport au fantastique dont il est empli. En conclusion, Apulée mélange les genres. Il fait de ce conte, un récit fantastique aux sources littéraires, philosophiques et spirituelles. Il reste, tout de même, avant tout, un conte moral. Toutes ces sources permettent de donner une légitimité à ce conte qui apparaît, au premier abord, léger. [...]
[...] Enfin, nous nous pencherons sur les sources qui ont permis la constitution de ce conte. Le récit des aventures d'Aristomène narré par Lucius projette des caractéristiques du conte moral avec tout ce qui advient de celui-ci. Ce conte se présente sous la forme d'une milésienne. La milésienne est un récit facétieux et réaliste, parfois allant jusqu'à l'érotisme. Celle-ci est d'inspiration hellénistique. Cette forme se rencontre dans le récit dans les descriptions faites des relations hommes femmes. Cependant, l'histoire d'Aristomène ressemble plus à un conte moral. [...]
[...] C'est le cas d'Aristomène qui croit que tout le monde est au courant quand le geôlier lui dit Qu'est-ce qui me prouve que tu n'as pas égorgé ton compagnon de voyage, avec lequel tu es descendu ici hier soir, et que tu ne cherches pas à t'enfuir pour te tirer d'affaire ? (p.41). Cela vient de la peur de la découverte de sa lâcheté. Il essaie, alors, de se justifier auprès du geôlier lorsqu'il dit Tiens, très vigilant portier, le voilà, mon compagnon, mon frère, dont tu disais, cette nuit, alors que tu étais ivre que je l'avais assassiné (p.42). Il a peur du regard d'autrui. Aristomène sent qu'il a fait quelque chose de mal et se sent mal à l'aise. [...]
[...] Chez Socrate, elle garde cette ambivalence, car Méroé est présentée comme une femme désirable (p.35 à 36). De plus, c'est à cause de ce désir qu'il a péché envers elle. Le fait qu'elle veuille lui couper le sexe (p.39) peut être perçu comme une volonté d'ôter ce qui est l'objet du péché. Il serait comme un eunuque. Il aurait honte et ne se sentirait plus homme. Les sorcières sont des puissances surnaturelles Elles sont qualifiées d'êtres surpassant tout et ayant connaissance de toutes choses. [...]
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