Une analyse détaillée de cet extrait avec une partie sur la correspondance avec le mythe d'orphée, niveau de 1ere S avec une introduction/ une conclusion et un plan en plusieurs parties.
[...] Il se complaît dans sa peine et son seul but est de retrouver son amour perdu. Il est aussi en quête de la perfection quand il joue de la viole. Il est sans cesse à la recherche de la note parfaite, s'isolant dans ça cabane pour travailler encore et encore son instrument. À l'inverse, Marin Marais, jeune chanteur, est avide de célébrité. Il a perdu sa voix suite à sa mue et se sent orphelin d'une partie de lui-même. Comme Sainte Colombe, il est en plein deuil, excepté qu'il se gît pour lui d'une perte abstraite. [...]
[...] Il donne des concerts dans la région avec ses deux filles et son talent attire l'attention du roi Louis XIV qui l'invite à la Cour. Reclus et solitaire depuis la perte de sa femme, Sainte Colombe décline cette offre. Il s'enferme régulièrement dans une cabane qu'il fait construire au fond de son jardin et dans laquelle il exerce son art. Sa femme va alors lui apparaître et, ce, durant plusieurs scènes du roman. Ces épisodes donnent une dimension mystique à l'œuvre. Marin Marais, jeune chanteur à la voix brisé (par sa mue) et chassé de sa chorale, va s'installer chez le musicien. [...]
[...] Une transgression du mythe. La différence majeure entre les deux récits vient du fait que dans le cas précis, ce n'est pas Monsieur de Sainte Colombe qui descend aux Enfers, mais bien Madame de Sainte Colombe qui revient du monde des morts. Son apparition, fantomatique au départ (ligne 18 « une femme très pâle »), devient peu à peu réelle au fur et à mesure que la viole joue et refait d'elle un être de chair et de sang capable d'émotions (ligne 18 « qui lui souriait », ligne 22 « et ses larmes coulaient »). [...]
[...] Comme dans le mythe d'Orphée, la musique joue le rôle d'appât. C'est un leurre, cela fait aussi penser aux chants des sirènes attirant les marins au fond des mers. La viole représente le portail entre le monde des vivants et celui des morts. Le pouvoir magique de la musique est symbolisé ligne 16 « il n'eut pas besoin de se reporter à son livre », « Sa main se dirigeait d'elle-même ». Sainte Colombe est ici guidée par une entité extérieure. [...]
[...] Il s'agit donc bien ici non pas d'une hallucination du musicien, mais bien d'une revenante. Cela sous-entend que la musique jouée par Sainte Colombe a un pouvoir magique, celui de faire revivre les défunts. Cette dimension surnaturelle du récit se rapproche des récits bibliques ou des mythes. Il y a ici un lien indestructible entre l'amour, la mort et la musique. Les limites de la mort sont ici anéanties. Il y a dans cet extrait une dichotomie entre le fond et la forme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture