L'épigraphe de Quai Ouest (« Il s'arrête pour s'orienter. Tout à coup il regarde à ses pieds. Ses pieds ont disparu») est une citation des Misérables de Victor Hugo, au troisième livre, chapitre V. Dans le roman d'Hugo, il s'agit du moment où Jean Valjean fuit les émeutes et entre dans les égouts de Paris. L'épigraphe est une orientation donnée à la lecture de la pièce de Koltès, il invite le lecteur à percevoir le danger émanant du sol. Cette analyse tentera de mettre en lumière cette propriété du sol. Une description du dispositif d'analyse sémique de Rastier sera précédée d'une courte présentation de l'auteur et de la pièce. Suivront ensuite l'application du dispositif à la première scène de la pièce de Koltès et l'interprétation du texte à la lumière de l'analyse sémique effectuée.
[...] par où ? (p. 11) jusqu'à l'exclamation de Monique «Seigneur ! (p.14). [...]
[...] «Abad est noir de peau [ ] nul besoin qu'il sache parler, sans doute; mais lorsqu'on le met dans un coin, à l'abri, son corps se met à dégager de la fumée». (Bernard-Marie KoltÈs, «ANNEXE», Quai ouest, Éditions de Minuit, Paris p. 107-108) École littéraire danoise, «elle doit beaucoup à Kierkegaard mais aussi à Heidegger et à Kafka. Il s'agit de récuser les temps présents, bien entendu, avec leur perte de tous repères et de toutes valeurs stables» (Frederik Julius BILLESKOV-JANSEN et Régis BOYER, «Danemark», Encyclopédie Universalis en ligne, http://www.universalis- edu.com.proxy.uqar.qc.ca/corpus2.php?napp=&nref=C020072). [...]
[...] Monique accompagne Koch dans un quai désaffecté. Ce dernier veut mettre fin à ses jours, car il a détourné les fonds que des religieuses lui avaient confiés. Il demande à Charles, jeune homme de vingt-huit ans au chômage, de l'assister dans cette entreprise, de le guider jusqu'au fleuve. L'entrepreneur sexagénaire saute à l'eau, mais est repêché par un personnage étrange, Abad[3]. Par la suite, Charles, de même que sa mère (Cécile), son père (Rodolphe), sa sœur (Claire) et son ami (Fak) tentera de soutirer quelque bien à Koch. [...]
[...] En deuxième lieu, on peut noter que le mot est porteur du sème /dysphorique/ pour plusieurs raisons qui varient selon le contexte. Ainsi, le trou est un endroit où l'on peut tomber, où l'on se perd, mais il est aussi un lieu d'où peut surgir une bête menaçante. Finalement, il apparaît que les signes porteurs du sème /surface/ sont aussi porteurs (presque) toujours du sème afférent /dysphorique/, actualisé en contexte. Par le fait même, l'hypothèse de départ est vérifiée : il y a bien présence d'une molécule sémique /surface/+/danger/ dans Quai ouest de Koltès. [...]
[...] En somme, l'espace du Quai ouest peut être vu comme une menace latente, un ogre qui incarcère ses victimes et les entraîne, inéluctablement, vers la mort. Toutefois, nous n'avons travaillé, dans le cadre de cette analyse, qu'à la première scène de la pièce. Avant de nous lancer dans des conclusions hâtives, il serait à propos de vérifier si la même molécule sémique se retrouve aux divers nœuds narratifs et à la clausule. Annexe : Tableau sémique synthétique Bibliographie Pièce analysée Bernard-Marie KOLTÈS, Quai ouest, Les Éditions de Minuit, Paris pages. Documentation consultée Frederik Julius BILLESKOV-JANSEN et Régis BOYER, «Danemark», Encyclopédie Universalis en ligne, http://www.universalisedu.com.proxy.uqar.qc.ca/corpus2.php?napp=& nref=C020072. [...]
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