La Femme de trente ans est une oeuvre qui surpasse la thématique du désir.
D'abord, on ne peut pas considérer que Balzac blâme les désirs humains qui jalonnent son oeuvre. C'est surtout une valeur de constat, même s'il est amer, pessimiste, que prend l'écriture balzacienne. Chaque « faute » de l'héroïne Julie est finement analysée, comprise. Sa première « faute », épouser l'homme qu'elle aime précocement, éblouie par l'innocence de sa jeunesse, constitue davantage la résultante de sa naïveté que la preuve d'un fond mauvais. Il s'agit du point de départ de l'engrenage d'une existence malheureuse. Toutes les erreurs qui vont suivre sont conditionnées par ce premier échec. Elles sont en quelque sorte nécessaires.
[...] En ceci, la première partie des propos de Barbéris correspondent bien à La Femme de trente ans. II - Une œuvre ni romantique, ni anti sentimentale Si l'on a vu en quoi la morale de l'œuvre avait été bien perçue par le critique, tentons de montrer en quoi La Femme de trente ans constitue une œuvre qui ne s'inscrit ni dans un romantisme excessif ni dans un déni des sentiments humains. Un écrivain pessimiste, mais lucide Il est dit que Balzac déclasse le terrorisme anti sentimental. [...]
[...] L'analyse de Pierre Barbéris sur Les Scènes de la vie privée appliquée à La Femme de trente ans de Balzac Balzac- La Femme de trente ans SOMMAIRE Introduction I - Des désirs humains constatés plutôt que blâmés Y a-t-il un coupable ? Une réflexion autour de la société qui surplombe sur les désirs individuels Au-delà du sentiment individuel, la description d'un échec social II - Une œuvre ni romantique ni anti sentimentale Un écrivain pessimiste, mais lucide L'esthétique réaliste comme garde-fou du sentimentalisme Un genre néo sentimentaliste III - Une empreinte romantique modifiée La trentaine chez la femme : le néo mal du siècle ? [...]
[...] Dans ce laissez-moi vivre de Julie à son mari, il y a toute la revendication de changement politique et social, dont l'impossibilité représente justement, en 1830, le mal du siècle. La souffrance d'un peuple désabusé Le mal dont il est question ne touche pas uniquement la femme. Rappelons la façade que s'est construite Charles de Vandenesse, ce jeune homme d'« à peine trente ans pour survivre à cette société : Il travaillait à se faire froid calculateur ; à mettre en manières, en formes aimables, en artifices de séduction, les richesses morales qu'il tenait du hasard ; véritable tâche d'ambitieux ; rôle triste, entrepris dans le but d'atteindre à ce que nous nommons aujourd'hui une belle position. [...]
[...] Barbéris y apporte un éclairage pertinent, là encore dans Balzac et le Mal du siècle : Le monde, c'est bien différent, est orienté. Or, qui dit orientation, dit le contraire de l'installation, dans le blanc comme dans le noir, le contraire de la certitude et du manichéisme. Conclusion Parvenue au terme de cette étude, force est de constater que Pierre Barbéris, en généralisant ces propos aux Scènes de la vie privée dans leur intégralité, n'avait toutefois pas fait abstraction de La Femme de trente ans. [...]
[...] On continue “comme Il en va de même en ce qui concerne La Femme de trente ans. Pour continuer à vivre, Balzac met en pratique la peinture d'une vie orientée, mais non décelable. On pourrait opposer à cette idée la fatalité récurrente dans La Femme de trente ans : Mme d'Aiglemont avait bâti son cachot avec ses propres mains et s'y était murée elle-même pour y mourir en voyant se perdre la belle vie de Moïna ( ) Il est vrai que la vie de Julie d'Aiglemont semble orientée. [...]
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