Analyse de la pièce "Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face", texte de Wajdi Mouawad, mise en scène et scénographie de Dominique Pitoiset

Résumé du document

"Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face" est une pièce mise en scène par Dominique Pitoiset, d'après un texte de Wajdi Mouawad. Cette pièce retrace et réactualise l'histoire de la lignée de Thèbes, la création de la ville, de Cadmos à Oedipe.
Tout commence donc avec Cadmos, le phénicien. Sa soeur, Europe, est enlevée par Zeus. Son père et ses frères décident de partir à sa recherche. Cadmos, trop jeune, ne peut les accompagner. Mais son père et ses frères meurent sans avoir retrouvé Europe. Cadmos décide alors de partir à son tour, seul, à la recherche de sa soeur disparue. Il emporte avec lui, pour seul bagage ou presque, trente petits symboles gravés dans le bois : l'alphabet.
Suivant les conseils d'Athéna, il suivra une génisse et fondera la ville de Thèbes là où elle se sera arrêtée. Il épouse Harmonie, sans jamais avoir retrouvé sa soeur Europe.

Cadmos et Harmonie auront plusieurs enfants, dont Polydoros, qui deviendra par la suite roi de Thèbes. Mais celui-ci décède; le trône revient donc à son fils, Labdakos (ou Labdacos). Ce dernier étant trop jeune pour régner, Thèbes est donc sous régence, ce qui affaiblit le pouvoir. Labdakos meurt également, mais il a quand même eu le temps d'avoir un fils : Laïos. Comme son père, Laïos est trop jeune pour régner, et Thèbes est une fois de plus sous régence. Laïos est alors obligé de fuir, car en tant qu'héritier légitime du trône, sa vie est en danger. Il part alors de Thèbes pour se réfugier sur une île (peut-être Corinthe).

Extraits

[...] Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face, texte de Wajdi Mouawad, mise en scène et scénographie de Dominique Pitoiset 1. Résumé de l'histoire de Cadmos, Laïos et Oedipe Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face est une pièce mise en scène par Dominique Pitoiset, d'après un texte de Wajdi Mouawad. Cette pièce retrace et réactualise l'histoire de la lignée de Thèbes, la création de la ville, de Cadmos à Oedipe. Tout commence donc avec Cadmos, le phénicien. [...]

[...] Le changement, déstabilisant, et l'inhospitalité de ce qu'il découvre le pousseront à repartir en sens inverse ou encore un peu plus loin. Mais cette marionnette peut également être vue dans un sens plus universel : elle est l'homme tout simplement, empêtré dans son destin manipulé par des dieux invisibles, maladroit dans son corps imparfait. Sans yeux, sans bouche, elle démontre l'inaptitude des hommes à communiquer entre eux, à se voir en tant que tels, humains, égaux. Dans la deuxième partie, centrée autour de l'histoire de Laïos, qui, après avoir fui Thèbes, trouve refuge auprès de Pélopse et Ipodamie, raconte donc la fuite de celui qui croit avoir trouvé sa patrie d'adoption, mais doit finalement la quitter car aux yeux des autres il demeurera l'étranger, l'indésirable. [...]

[...] Il est l'exemple parfait de celui qui est rejeté par les siens pour une faute qu'il n'a pas encore commise, qu'il n'aurait peut-être jamais commise si, justement, il n'avait pas été rejeté dès sa venue au monde. C'est l'histoire d'Oedipe, mais celle de beaucoup de gens, accusés dès leur naissance de ne pas être nés là où il faut, déjà accusés de leurs hypothétiques crimes futurs. Wajdi Mouawad nous rappelle à travers le destin de ce héros mythique que c'est parfois l'accusation qui fait le crime, qu'en rejetant quelqu'un pour une faute qu'il n'est que susceptible de commettre, en lui mettant sur le dos dès sa venue au monde, on augmente les possibilités que cette faute soit commise. [...]

[...] Mais celui-ci décède; le trône revient donc à son fils, Labdakos (ou Labdacos). Ce dernier étant trop jeune pour régner, Thèbes est donc sous régence, ce qui affaiblit le pouvoir. Labdakos meurt également, mais il a quand même eu le temps d'avoir un fils : Laïos. Comme son père, Laïos est trop jeune pour régner, et Thèbes est une fois de plus sous régence. Laïos est alors obligé de fuir, car en tant qu'héritier légitime du trône, sa vie est en danger. [...]

[...] Mais il ne peut avoir d'enfants, suite à l'injonction aux Dieux de Pélopse. Il décide alors de consulter l'oracle, qui lui annonce que son propre fils le tuera et épousera sa mère. Horrifié, Laïos rentre à Thèbes et décide de faire part à Jocaste de son intention de ne jamais avoir d'enfants. Mais, évidemment, à son retour de Thèbes Jocaste est déjà enceinte. A la naissance de l'enfant, Oedipe, Laïos et Jocaste décident d'abandonner Oedipe qui sera adopté par Polybos , roi de Corinthe. [...]