Yonec est un lai féerique de Marie de France où un mortel rencontre un être merveilleux, ici le chevalier autour.
Enfermée par son mari dans un donjon, une dame est emprisonnée et gardée par sa sœur jour et nuit. Un jour, alors qu'elle se lamente à la fenêtre, un oiseau vient se poser dans sa chambre avant de se transformer en un charmant chevalier. Après s'être promis mutuellement leur amour, les visites se succèdent. Mais leur secret est bien vite découvert et le mari trompé, furibond, arrange la mort du chevalier autour alors même que la dame attend un enfant de ce dernier. Par la transmission d'un petit anneau, le chevalier autour fait oublier toute l'histoire au mari, permettant ainsi à la dame d'élever leur fils, et prépare ses représailles. Ainsi, des années plus tard, le jeune homme, découvrant la véritable histoire de ses parents, tranche la tête de son beau-père, vengeant par la même occasion son père et sa mère, qui vient juste de mourir sous ses yeux.
[...] Analyse littéraire des vers 109 à 214 de Yonec Yonec est un lai féerique de Marie de France où un mortel rencontre un être merveilleux, ici le chevalier Autour. Enfermée par son mari dans un donjon, une dame est emprisonnée et gardée par sa sœur jour et nuit. Un jour, alors qu'elle se lamente à la fenêtre, un oiseau vient se poser dans sa chambre avant de se transformer en un charmant chevalier. Après s'être promis mutuellement leur amour, les visites se succèdent. [...]
[...] ou au vers 138 Or puis bien estre vostre amis ! dès le vers 142, après la déclaration du chevalier, le terme d'amant apparaît avec le mot dru : e dit qu'ele en fera sun dru L'amour est bien là, mais déjà certaines difficultés apparaissent. On peut d'abord noter que c'est l'appel de la dame qui a provoqué l'apparition de l'oiseau. Le chevalier autour confirme cela : il ne pouvait pas se manifester avant que la dame n'en ait fait le vœu : Mes ne poie a vus venir/ne fors de mun païs eissir,/se vus ne m'eüssiez requis (vers 135 à 137). [...]
[...] Ainsi, le cadre merveilleux, déjà bien présent avec les événements dits irrationnels est accentué par la perfection du chevalier. Par ailleurs, on remarque que l'amour entre la dame et le chevalier Autour, même s'il est présent semble bien compromis pour la suite et l'on se demande s'il n'est pas voué à l'échec dès le début. La nature de leur relation ne fait pourtant pas de doute. Alors qu'au début, ils se nomment ami comme au vers 129 si faites de mei vostre ami ! [...]
[...] On peut finalement se demander si le lai ne se dirige pas vers une fin funèbre. La présence importante du champ lexical de l'Eglise, avec chapelain Deu ou corpus domini impose fortement la présence du religieux. De plus, quelques mots de vocabulaire attirent notre attention : la dame gist (vers 195) et ja l'ure ne trespassera (vers 204) car même s'ils n'ont pas le même sens en ancien français, ils nous renvoient à la mort. Par notre lecture du lai complet, on sait que la dame s'évanouit, puis meurt : Sur la tombe cheï pasmee ; /en la pasmeisun devia (vers 544- 545), c'est pourquoi l'on peut se demander si le vers 185 semblant fist qu'ele se pasma n'est pas en quelque sorte un avertissement pour la suite. [...]
[...] Le chevalier, tel un devin, connaît la fin de leur histoire. En conclusion, on peut dire que ce passage du lai féerique Yonec de Marie de France s'inscrit bien dans le registre courtois puisque le merveilleux est ici perçu positivement. Cependant, il ne correspond pas au schéma habituel isolément du héros, rencontre avec l'être surnaturel, séduction rapide et pacte qui comprend pour le héros l'assurance d'une joie inconditionnelle. En effet, ici le pacte inclut plutôt pour le héros l'assurance d'une mort certaine, comme l'avait prédit le chevalier autour. [...]
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