Juste La Fin du Monde, soliloque d'Antoine - Jean-Luc Lagarce (1990) - Comment s'exprime l'opposition entre les deux frères dans cet extrait ?

Thèmes abordés

Juste La Fin du Monde, Jean-Luc Lagarce, culpabilité, malheur, bonheur, éloignement, tirade, dénouement

Résumé du document

Ce document est une fiche pour le baccalauréat de français (analyse linéaire) sur le soliloque d'Antoine dans l'oeuvre Juste La Fin du Monde de Jean-Luc Lagarce.

Cet extrait se situe dans la 2e partie de la pièce. Louis présente l'action de cette partie de manière rétrospective. Dans cette scène, la tension entre Louis et Antoine est très palpable. Cette tirade qui précède de quelques lignes la fin de la pièce, juste avant l'épilogue, nous montre que les tensions personnelles internes au personnage d'Antoine sont fatalement reliées aux tensions familiales et à sa relation à son frère. Dans cette scène 3 en apparence plus apaisée, Antoine a le monopole de la parole. Ses propos évoquent la façon dont son frère ainé ressent l'amour de sa famille, le malheur ressenti par ce dernier et la culpabilité de la famille engendrée par ce sentiment de rejet et sa culpabilité propre de frère cadet. Antoine évoque également le projet familial commun de donner des preuves d'amour à Louis.

Extraits

[...] Dans les lignes 22 et 23, « On devait m'aimer trop puisque on ne t'aimait pas assez » , il s'agit d'une modification du COD le pronom de première personne est échangé avec le pronom de deuxième personne, l'adverbe « trop » dans la première proposition est renforcé par la présence de l'adverbe « pas assez » et la négation du verbe aimer dans la deuxième partie de la phrase :« On devait m'aimer trop puisque on ne t'aimait pas assez » . Ces constructions symétriques permettent à Antoine de souligner la répartition supposée inégale de l'amour entre les deux frères. [...]

[...] Mouvement 2 : une opposition lointaine Dans le 2ème mouvement Antoine évoque les origines de leur opposition. Cette dernière est perceptible au travers de l'emploi des pronoms Au début du mouvement, Antoine est associé au reste de la famille par l'emploi de la première personne du pluriel, « nous » « notre » ou encore par l'association du déterminant et de l'adverbe « tous ensemble ». À la ligne 19, la dissociation entre Antoine et sa famille a lieu, elle est soulignée par la seule présence des pronoms distincts sur cette ligne et séparés par une virgule, « moi, eux ». [...]

[...] Juste La Fin du Monde, soliloque d'Antoine - Jean-Luc Lagarce (1990) - Comment s'exprime l'opposition entre les deux frères dans cet extrait ? Cet extrait se situe dans la 2[ème] partie de la pièce. Louis présente l'action de de cette partie de manière rétrospective. Dans cette scène, la tension entre Louis et Antoine est très palpable. Cette tirade qui précède de quelques lignes la fin de la pièce, juste avant l'épilogue nous montre que les tensions personnelles internes au personnage d'Antoine sont fatalement reliées aux tensions familiales et à sa relation à son frère. [...]

[...] Mouvement 3 : une opposition dans l'éloignement Dans ce mouvement, Antoine insiste sur le fait que le départ de Louis n'a pas modifié le rapport entre les deux frères. La gradation « parti », « quittés », « abandonnas » des lignes 36 et 37 montre qu'Antoine reproche à Louis son départ . Le personnage d'Antoine est lui aussi marqué par une destinée lourde à porter représentée par sa culpabilité comme le montre l'emploi du mot « fatalité » et l'emploi du verbe d'obligation devoir, « je dus » ligne 39 dont une dizaine de verbes à l'infinitif dépendent ensuite . [...]

[...] La répétition de l'expression « contre toi » souligne encore l'opposition entre les deux frères. Mouvement 4 : un frère malheureux Dans ce dernier mouvement, Antoine fait un autoportrait qui est comme une conclusion à ses propos. Il est à nouveau l'opposé de Louis. Il dit qu'il est aussi heureux que Louis est malheureux mais les personnages en présence ne sont pas dupes, comme le spectateur : l'ironie de la ligne 46 est perceptible au travers de la présence de l'antiphrase, « je suis la personne la plus heureuse de la terre », elle-même exprimée par un superlatif et l'emploi du terme « heureux ». [...]