Georgius Florentius Gregorius (540-594 environ) est né à Clermont-Ferrand, dans une famille gallo-romaine de rang sénatorial, mais il n'a reçu qu'une éducation privée auprès de son oncle Gallus, évêque de Clermont, puis auprès de son successeur, saint Avit. Grégoire raconte avoir été formé directement à la lecture de la Bible et des auteurs chrétiens : il connaît donc très peu les auteurs païens (à l'exception de Virgile) et se plaint souvent des lacunes de sa formation en grammaire et en littérature.
Grégoire, qui devait devenir évêque de Tours en 573, n'en a pas moins embrassé aussi la carrière d'écrivain. Il a laissé des écrits théologiques et hagiographiques, mais il est resté célèbre par son Histoire des Francs, qui constitue en quelque sorte la première histoire de France. L'œuvre s'intitule en réalité Historiae (« Histoires ») et remonte jusqu'à l'âge présumé de la création du monde pour aboutir, après une histoire universelle rapide, à un récit « annalistique » (année par année) de l'époque des Francs, qui remplit la plus grosse partie de l'ouvrage. Par rapport à ses illustres devanciers, Grégoire est en général considéré comme un piètre historien, mais on voit en lui un des conteurs les plus charmants de la littérature latine, car il s'efforce toujours de rendre ses récits réalistes et tangibles par un style qu'on a souvent qualifié de « photographique ». Toutefois, la plupart des latinistes considèrent sa langue, fort influencé par le latin oral, comme le résultat laborieux et médiocre d'un ignorant qui cherchait sans y parvenir à écrire comme les auteurs classiques.
[...] D'une manière générale, l'histoire ne prend pas parti ; elle fonde son discours sur des sources sûres, se gardant d'interpréter ou d'utiliser le langage de l'affect. Style D'après vous, peut-on parler, sur la base de cette page, de style photographique et de réalisme chez Grégoire ? Le style utilisé par Grégoire de Tours est délibérément concret, en accord avec ce qui semble être son objectif premier : saisir l'instant. En ce sens, on peut justifier le style photographique et le réalisme qu'on lui accorde peut-être trop souvent. En effet, un photographe saisit un instant figé, semblable à un arrêt sur image du vocabulaire filmique. [...]
[...] On peut certes considérer Grégoire de Tours comme un historien. Mais il suffit de le comparer à ses prédécesseurs pour prendre conscience de quelques faiblesses, qui ne vont pas du reste sans certaines qualités. Ce passage vaut pour l'anecdote et un souci de réalisme : les personnages sont vivants, leur univers est tangible et concret. L'auteur relève de ce que l'on appelle communément la petite histoire qui obéit moins à un souci d'historicité qu'à un besoin de raconter une histoire Grégoire de Tours apparaît ici comme un authentique narrateur, voire un conteur. [...]
[...] Rien de tel chez Grégoire de Tours qui, bien au contraire, tente d'introduire le mouvement dans la relation de l'anecdote. On pourrait étudier le texte selon la perspective du schéma narratif quinaire et y déceler la progression. Ceci va à l'encontre du style photographique Par ailleurs, si l'on étudie les verbes, l'on remarque l'accumulation des verbes de mouvement qui tous, traduisent une action. En revanche, le réalisme semble bien caractériser cet extrait. Le réalisme pourrait se définir comme un souci de représentation de la réalité, avec une accumulation de détails concrets. [...]
[...] Histoire Que savez-vous de Frédégonde ? Nous sommes dans ce que l'on appelle le haut Moyen Age, au VIe siècle. Après la fin de l'Empire d'Occident en 476, les Francs se sont approprié la Gaule avec Clovis qui inaugura la dynastie des Mérovingiens. Frédégonde, née en 545, est devenue l'épouse de Chilpéric Ier après le meurtre de sa première épouse qu'elle fait étrangler ; par ailleurs, elle va lutter contre Brunehaut, sœur de cette dernière et n'hésite pas à commettre un nouvel assassinat, celui de Sigebert, époux de Brunehaut. [...]
[...] et introd. R. Latouche, Paris vol 1963-1965 - M. BONNET, Le Latin de Grégoire de Tours, Paris - A. AUERBACH, Mimésis - La représentation de la réalité dans la littérature occidentale, trad. de l'allemand par C. Heim, Gallimard (coll. [...]
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