Commentaire composé semi-rédigé sur le poème du poète René-Guy Cadou intitulé Chambre de la douleur.
[...] car c'est de la mort que reviennent la vie, la beauté, l'écriture . La fleur (v.16) est d'un symbolisme très riche (joie, gaieté . ) : elle est ici le réceptacle de la vie, car ouverte aux flaques impitoyables de l'été flaques de lumière sans doute qui les chauffent, les flétrissent . Dans la dernière strophe l'espoir renaît toujours : après la négation de tout ce qui représentait le bonheur familial avec le père et qui lui ne peut sans aucun doute revenir, c'est tout autre lumière, toute autre (V.21-22) richesse vitale qui prendront la succession. [...]
[...] Hélène Laurent est étudiante à Nantes, elle est passionnée de poésie. Le jour de leur rencontre, le 17 juin, elle s'est rendue à Clisson pour faire la connaissance de Cadou, dont elle apprécie les premiers recueils. Le poète écrira plus tard à propos de cette rencontre : Je vis bleu tout le jour Il fait entrer l'amour parmi ses thèmes, et plus que la joie, la ferveur. Hélène sera une grande inspiratrice pour le poète (Hélène ou le règne végétal). [...]
[...] Cadou couleur de la beauté et du bonheur (cf. le monde bleu que lui apporte l'amour de sa femme et la langue bleue désignant la Poésie). Les sources réelles de la vie Plus caractéristique encore la quatrième strophe où le poète voit renaître les sources réelles de la vie. Or elles jaillissent du souvenir même du père, présent partout dans la nature refleurissante, image précise du Renouveau. D'abord la saison en elle-même regaillardit Puis ce fut le printemps (v.13). La fête religieuse de la Pâque (v.13) lave les impuretés, ici le malheur et permet de repartir en toute ardeur vigoureuse. [...]
[...] Ils vivaient très près l'un de l'autre, en des espaces réduits, d'où l'importance de la chambre dans le titre. C'est aussi le lieu où il a vu dès 1938 son père malade, puis c'est la chambre où il l'a trouvé mort. Le premier vers du poème est symbole : La porte est bien fermée fermée entre père et fils, porte de la mort que les vivants ne peuvent pousser. La douleur de la séparation Une sorte de litanie d'écoule, qui traduit cet irrémédiable : Tu n'es plus là mon père Tu n'es pas revenu de ce côté de la terre (vers La sensibilité s'échappe entre chaque terme, si simple, comme une conversation familière : Le rappel des quatre ans (v.5) écoulés depuis la séparation devient une sorte de florilège, de Capitale de la douleur (a-t-il pensé à ce titre d'une œuvre d'Eluard La première année j'eus bien froid (v.8) : froid de ne plus jamais revoir celui qui s'était dévoué pour lui, le père veuf qui n'avait vécu que pour son fils. [...]
[...] Marqué par la mort de sa mère et découvre la douleur, thème très présent dans son œuvre. En 1940, son père meurt à son tour tu n'es plus là mon père (v.3) On comprend donc que la tonalité première de ce poème soit souffrance, sentiment d'abandon, de rupture avec celui qui était filialement un autre soi-même, rupture d'autant plus douloureuse que le père l'a élevé seul de 1932, date de la mort de sa mère, à cette mort en 1940. [...]
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