Dissertation (bac +3) entièrement rédigée, sur les thèmes principaux de Romeo et Juliette de William Shakespeare, à savoir l'amour et la mort.
[...] Quel rôle l'amour et le mort jouent-ils dans la tragédie ? Depuis l'antiquité Eros et Thanatos s'affrontent dans les mythes et les tragédies. L'histoire des amants de Vérone repose sur la haine, antithèse de l'amour, auxiliaire de la mort. A travers des personnages qui deviendront des archétypes de la passion, l'amour et la mort ne sont-ils pas les véritables protagonistes du drame ? I - Des figures mythologiques à l'origine d'une rhétorique. A - Cupidon et Vénus. S prête à R avant l'entrée en scène de J une rhétorique venue de Pétrarque qui, faute de sentiment authentique, tend au cliché. [...]
[...] La dramatisation autour de l'exil est éloquente. Le mot " banni" résonne pour les amants comme un arrêt de mort. J aurait préféré que ses parents meurent ; pour elle, l'exil signifie l'anéantissement : " C'est père, mère, Tybalt, R & / Tous sont morts [ . A la scène suivante, R reprend en écho : . Banni" ? / Ô mon père, c'est le mot des damnés en enfer" (III,3). Cet amour, blessure de l'âme dès le premier regard, est passion, dans le sens où il subi. [...]
[...] L'affrontement d'Eros et de Thanatos est le duel qui transcende tous les autres. Il se révèle plus complexe. La haine s'oppose à l'amour, la mort à la vie. Si la haine est du côté du trépas, S montre que la passion est, elle aussi, mortifère. Pour que la vie triomphe, il faut que la passion, contraire aux normes du corps social, soit éliminée. Ne pouvant la condamner, le dramaturge la transforme en mythe. Elle sera rêve parmi les hommes, songe comme l'est la vie, illusion comme le théâtre. [...]
[...] Adversaire du héros, la mort est d'autant plus redoutable qu'elle l'assiège de l'intérieur. Le mal-être de R semble provenir du fait qu'il porte en lui la haine et la mort. Il est à lui seul tout le drame. Il éprouve comme un dégoût de son corps : " [ . ] Que je mette à sac/ Cette maison que j'abhorre" (III,3). Cette répulsion trouve son origine dans la Bible : " Retourne-toi, sombre glaise" (II,1). C'est de cette haine du corps, impureté dont le baiser de J le purifie, que la mort peut le tenter de s'affranchir. [...]
[...] Même si Pâris est désigné comme le futur gendre de Capulet, même si au cimetière R met à mort ce prétendant, ce noble seigneur parent du Prince n'a pas la stature d'un rival, au point que R doute des rumeurs que son valet lui a rapportées. La haine précipite le malheur des amants, puisqu'en tuant Tybalt, R est mis au ban de la société, mais FL a la sagesse d'atténuer son désarroi. Dans cette confrontation avec le destin, l'adversaire semble être la mort. Plusieurs images la décrivent comme l'ultime amant de J. Capulet déplore " la mort est mon gendre" tandis que R fantasme : " [ . ] L'odieux monstre décharné te garde/[ . [...]
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