Il existe certains auteurs dont la renommée n'est due qu'à la rédaction d'une seule œuvre, à l'image notamment de Choderlos de Laclos avec ses Liaisons dangereuses. Mais ce fut également le cas de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, auteur d'un seul et unique roman: le Guépard, rédigé en 1955 et 1956 et publié de manière posthume, après de nombreuses difficultés, notamment dues aux nombreux rejets des éditeurs.
Le Guépard constitue l'une des œuvres majeures de la deuxième moitié du XXe siècle, à tel point qu'il fait aujourd'hui encore l'objet de nombreuses études. Cet ouvrage décrit la décadence et la chute de l'aristocratie sicilienne de la fin du XIXe siècle et se caractérise par son style unique, mais également par sa richesse. L‘amour occupe une place spéciale au sein du roman, il s'agit donc d‘analyser plus en détail cet aspect de l'oeuvre.
Mais quelle image l'auteur nous donne-t-il de l'amour au sein de ce roman ?
[...] On peut ainsi penser que l'amour entre les deux personnages est tout bonnement absent. Cette idée transparaît dès leur première rencontre: certes, dès le premier regard, Tancredi éprouve une forte attirance pour la jeune femme, mais s'agit-il bien d'amour? On peut en douter, lorsque l'on regarde les circonstances qui vont pousser les deux personnages à se rapprocher l'un de l'autre puis à se marier. De cette manière, on se rend compte que leur union relève davantage de leurs intérêts respectifs que d'un quelconque amour ou même de sentiments. [...]
[...] Un amour réellement présent? On a en effet dans l'œuvre plusieurs autres couples. Ainsi, le duo composé par Don Calogero et sa femme Donna Bastiana est tout à fait atypique et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, cette dernière est seulement évoquée dans l'œuvre, elle n'entre jamais réellement en scène. Ensuite, on apprend des commérages à propos des pratiques auxquelles Don Calogero a recours afin de cacher sa femme au monde., pour protéger sa beauté des autres hommes mais aussi simplement par crainte pour sa réputation. [...]
[...] Cette déception amoureuse sera pour elle la dernière pour elle dans la mesure où elle ne connaîtra au cours de sa vie aucune relation avec un homme. Concetta se résigne en effet à vivre seule, comme le démontre l'épisode du comte de Cavriaghi, que Tancredi lui présente et dont elle refuse les avances. Dans la dernière partie du roman, en 1910, on apprend que Concetta, très âgée, est désormais vieille fille. Cette affection et cet amour que Concetta porte à Tancredi est donc de nature à donner à donner une vision tout à fait pessimiste de l'amour au sein du Guépard, pessimisme présent du début à la fin du roman et ne concernant pas seulement les relations de couple des différents personnages. [...]
[...] Le seul véritable amour semble être celui que Concetta porte à Tancredi. L'analyse que nous avons effectuée nous a donc menés à nous interroger sur la place et surtout à l'image que Lampedusa nous donne de l'amour au sein de son œuvre. Le Guépard nous livre, nous l'avons vu dans une première partie, une vision très pessimiste du sentiment amoureux, idée véhiculée par la relation entre Angelica et Tancredi, mais aussi par l'amour impossible éprouvé par Concetta à l'égard de ce dernier. [...]
[...] Même si le prince de Salina passe du temps avec sa femme et s'ils partagent encore le même lit, force est de constater que celui-ci n'éprouve plus aucun sentiment à son égard. Il en est de même pour cette dernière. Son absence de sentiment à son égard transparaît dans le fait qu'il s'adonne au libertinage. Il a en effet plusieurs autres conquêtes qu'il semble préférer à sa propre femme, comme le montre le fait qu'il passe de nombreuses nuits avec elles. [...]
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