La fable a été publiée en 1685 dans le recueil Ouvrages de prose et de poésie des sieurs de Maucroix et de La Fontaine. L'Amour et la Folie figure dans le douzième livre des Fables, c'est-à-dire le dernier livre. Ce texte fait donc partie du dernier moment de la carrière du fabuliste. Les derniers textes des Fables sont généralement beaucoup plus longs (plusieurs centaines de vers), et d'un sujet beaucoup plus « haut » (souvent mythologique, ou inspiré d'Ovide).
La fable 14 du livre XII, L'Amour et la Folie, est située dans le second recueil des Fables, où le bestiaire et l'imaginaire en liberté du fabuliste se sont nettement amoindris pour s'orienter vers une réflexion plus sérieuse et sentencieuse. Conforme à cette orientation du second recueil, le bestiaire est ici absent. Ce récit a été inspiré à l'auteur par une longue allégorie de Louise Labé (1524-1566). Il sera unanimement loué, tant par Voltaire que par Chamfort.
L'Amour et la Folie est une fable allégorique qui permet à l'auteur de nous donner sa définition de l'amour.
[...] La Fontaine témoigne ainsi de la noirceur que peuvent avoir des idées et des sentiments tout à fait appréciables à l'origine. Mais cette évocation se fait de manière burlesque. On peut le noter grâce à l'usage d'allégories (l'Amour et la Folie) qui jouent et se disputent (vers 11 et 13) au lieu de parler raisonnablement. La situation est burlesque aussi, par le lieu de la scène où La Fontaine se réfère plutôt à une cour de récréation avec des jeux d'enfant (vers 11). [...]
[...] Le vers 2 Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance ne laisse pas de doute à ce sujet. Les artistes le représentaient sous les traits d'un adolescent ou d'un enfant ailé aux yeux bandés, muni d'un arc, d'un carquois et de flèches. La Folie est une figure allégorique, sous les traits d'une jeune fille qui joue avec l'Amour (vers 11). L'auteur la décrit, en témoignant une certaine misogynie, avec des connotations négatives : impatience (vers 15) ; violente et méchante (vers 16 et 17) Après avoir analysé le schéma narratif rigoureux de l'auteur, il convient à présent d'étudier les caractéristiques de la fable (II). [...]
[...] En premier lieu, nous pouvons comprendre la conséquence de la dispute : la Folie aveugle l'Amour. Puis, il y a l'intervention de Vénus et la réunion des Dieux sur l'Olympe. La Fontaine met en évidence le procès de la Folie grâce au champ lexical de la justice, celle-ci est accusée d'avoir aveuglé l'Amour : vers 23, cas ; vers 25 peine et crime ; vers é- dommage et réparé Du vers 27 au vers 31, il y a le dénouement : la Folie est condamnée. [...]
[...] En conclusion, nous pouvons dire que la fable est un récit allégorique par excellence, qui doit son succès à sa mise en scène violente dans un contexte mythologique, mais surtout parce qu'elle cherche à expliquer un sentiment très prisé des contemporains du fabuliste, l'amour, notamment à travers l'adage L'amour est aveugle Le fabuliste énonce par la parodie burlesque sa définition de l'amour : sa fable, conforme à la définition de l'apologue, est bien un outil argumentatif efficace qui plaît tout en instruisant. [...]
[...] Au moment de sa chute, il resta son plus fidèle défenseur, ce qui lui valut rapidement la haine de Colbert et de Louis XIV lui-même. Ainsi, il n'est pas impossible que l'on puisse voir dans cette fable, une discrète allusion au contexte de perfidie et de perversion qui régnait à Versailles. La définition de l'amour par l'auteur Si au vers La Fontaine parle du sentiment et non de l'allégorie, dès le vers suivant, le sentiment est défini par les attributs de son allégorie, Cupidon, avec notamment le flambeau (vers que l'auteur fait intervenir comme source d'éclairage de l'amour des gens. [...]
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