L'Amour, la fantasia, Assia Djebar, Fatima-Zohra Imalayène, univers féminin algérien, Algérie, harem algérien, langage, hadj, couple traditionnel algérien, roman djebarien, langue française, femme arabo-musulmane, éducation conservatrice
Extrait : "Ma mère, comme toutes les femmes de sa ville ... réalité extraordinaire !"
Dans cet extrait Djebar introduit son lecteur dans la société algérienne en exposant quelques-unes de ses normes tout en l'invitant à assister à l'évolution surprenante du personnage de la mère vers une liberté du langage.
Comment la narratrice dépeint-elle l'univers féminin algérien ?
Comment expose-t-elle le changement dans le discours de sa mère ? Comment le juge-t-elle ?
[...] Conclusion À la lumière de ce qui a été avancé, la narratrice a traduit les signes de la vie enfantine de l'auteure qui a eu la chance d'apprendre le français et de contribuer à l'émancipation de la femme algérienne. Rappelons que grâce à la langue française, l'auteure a pu se libérer de la claustration familiale et sociale et que Grâce à la narration, le lecteur parvient à voyager librement dans son archéologie de soi qui met en scène cette double appartenance à deux mondes complètement opposés. [...]
[...] Le texte offre aussi à voir une autre image de la femme arabe occidentalisée. La narratrice et sa mère représentent le type de ces femmes qui ont eu le privilège de côtoyer l'univers occidental par le biais de l'école française. Ce contact avec la langue et la culture françaises leur a permis de fuir leur silence et opter pour la voie de la parole et de l'émancipation « une écluse s'ouvrit en elle, peut-être dans ses relations conjugales ». Tiraillée entre deux langues diverses, la mère tente de trouver ses repères perdus entre la construction d'une vie libre, indépendante et la recherche d'une identité déchirée entre deux cultures totalement opposées « ma mère apprit progressivement le français ». [...]
[...] L'usage de l'appellatif « Hadj » fait allusion à la culture musulmane où le mari demeure un personnage sacré dans la mesure où il détient un pouvoir démiurgique. C'est lui qui fait la pluie et le beau temps. En effet, l'univers féminin algérien est caractérisé par des règles qui régissent le discours et le comportement des femmes et condamnent toute personne (filles ou femmes) osant les transgresser à l'exclusion et au mépris. II. Vers une libération du langage L'extrait met en exergue la problématique du choc culturel induite par le contact permanent avec la langue de l'Autre. [...]
[...] L'Amour, la fantasia. p. 54-55 – Assia Djebar (1985) Commentaire composé Extrait : « Ma mère, comme toutes les femmes de sa ville réalité extraordinaire » Assia Djebar, L'Amour, la fantasia, pp : 54-55 L'Amour, la fantasia est un roman écrit en 1985 par l'écrivaine algérienne Assia Djebar, nom de plume de Fatima Zohra Imalayène, dans lequel elle raconte les souvenirs de son enfance sur une toile de fond historique. Il s'inscrit dans le cadre d'une autobiographie collective dite aussi « plurielle » qui complexifie le rapport au genre romanesque en joignant l'écriture de Soi à l'approche sociohistorique. [...]
[...] Pour répondre à cette problématique, nous allons tout d'abord explorer les composantes du Harem algérien, ensuite nous aborderons l'évolution du langage chez la mère de la narratrice. I. Le conjoint voilé Assia Djebar, la « voix des sans voix », défie les lois du genre en faisant l'anatomie de la société algérienne. Partant d'un constat général opéré par une comparaison de la mère avec toutes ses voisines de la ville. La narratrice avoue que les femmes sont unies par des codes sociaux et régissent leurs liens avec leurs époux par des référents loin de toute nomination. [...]
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