théâtre, pièce de théâtre, roman, esprit nouveau, littérature, Ubu roi, Alfred Jarry, Nadja, André Breton, Troisième République, écriture
Les années 1870-1880 ont été, au moins pour la France, mais également pour le reste de l'Europe, une période de tournant à la fois politique, économique et artistique. Si Adolphe Thiers disait vouloir faire « de la [Troisième] République, la République sage, honnête, conservatrice. Pourtant, ce conservatisme politique, rapidement mis à mal par la volonté de nouveauté tant dans le peuple que dans les élites a aussi été suivi et même, dans certains cas, insufflé par les milieux artistiques et notamment littéraires. Dès les années 1880, un esprit nouveau a été instauré dans la production artistique, visant à proposer une approche nouvelle dans le traitement de sujets plutôt inédits. La période très tourmentée de la Troisième République a été propice par son libéralisme intellectuel à l'émergence de nouvelles oeuvres fondatrices pour la littérature française contemporaine. Parmi celles-ci, deux ont été données à notre étude. La première est une pièce de théâtre à la fois comique et absurde d'Ubu Roi d'Alfred Jarry, publiée en 1896. Provocatrice, absurde, parodique, satirique, à l'humour trivial et au parler grossier, cette comédie, à l'origine d'un cycle de pièces, a été une des précurseures du surréalisme du début du XXe siècle. Ubu, personnage risible et guidé par l'ambition de sa femme, devint le fer de lance de nombreux personnages comiques. Ensuite, Nadja d'André Breton est un récit autobiographique bien plus tardif puisqu'il date de 1928. Tant dans le fond que dans la forme, Breton proposa un récit mettant en avant sa rencontre avec une femme durant neuf jours, en y joignant des photographies.
[...] Il présente par cet euphémisme le fait que rien n'est acquis. La présence de la femme dans le surréalisme va à l'encontre du classicisme où, souvent mise de côté, elle n'était qu'un élément de piètre importance, alors que l'esprit nouveau lui confèrent une force et une importance majeure. Mais une interprétation du passé. Néanmoins, si les courants dérivés de l'esprit nouveau sont innovants dans la littérature du début du XXème siècle, on ne peut pas les priver d'un héritage plus classique. [...]
[...] Dans Nadja, Breton s'inspire de lui-même et de ses écrits notamment du Manifeste du Surréalisme qu'il a rédigé en 1924, soit quatre ans plus tôt. Il propose une narration très proche dans l'usage de la déictique, c'est-à-dire de toutes ces situations et ces mots par lesquels il aborde l'énonciation. La présentation de leur romance est abordée de façon plutôt neutre, comme s'il racontait des faits à rapporter. Dans cette dynamique, l'usage des modalisateurs est très peu présent. Ainsi, la rédaction de ses ouvrages nouveaux, innovants et inédits, bien qu'en rupture avec le passé, semble, à travers les thèmes, les manières d'écrire et les intertextualités, s'inspirer largement des grands auteurs mais également en proposant des éléments de nouveauté, issus de la littérature générale antérieure. [...]
[...] Alfred Jarry et André Breton ont, à leur manière, été les précurseurs de la littérature contemporaine. Alfred Jarry fut le premier à proposer un théâtre de l'absurde en telle rupture avec ses prédécesseurs. Si en 1896, la dramaturgie a déjà été transformée par des auteurs du XIXème siècle comme Alfred de Musset et son « théâtre dans un fauteuil », rien n'est aussi criant de changement qu'Ubu Roi. Grossier, joué par des marionnettes, parodique, tout en cette pièce vient à l'encontre de codes pluriséculaires. [...]
[...] Des cris, des vociférations, des quolibets » ont marqué cette première en rupture totale avec la tradition dramaturgique. Il fallut attendre le développement du théâtre de l'absurde et l'émergence d'une littérature surréaliste plus nombreuse pour qu'il y ait une acceptation de ce type de pièces de théâtre. Nadja reçut une autre réception puisque l'œuvre passa d'abord presque inaperçue avant de d'être acceptée par les critiques notamment surréalistes dont Daniel-Rops qui la définissait comme « un chef d'œuvre du surréalisme ». [...]
[...] Nadja est un texte fondateur du surréalisme puisqu'il est un défi surréaliste pour l'auteur en proposant une nouvelle approche de la logique et appelle par ce livre « l'imagination à reprendre ses droits ». La réception littéraire de cet esprit nouveau La question que pose cette nouvelle littérature issue de l'esprit nouveau est celle de la réception. Lorsque la nouveauté est instaurée, il faut toujours s'instruire de l'avis qui du public, qui des autres artistes. Pour la première œuvre, Ubu Roi, il est bien évident que l'aspect parodique, satirique et grossier du personnage a fait scandale auprès du public. En effet, le public troubla la première représentation. [...]
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