Alcools, Pont Mirabeau, Guillaume Appolinaire, lieux communs, poésie amoureuse élégiaque, Marie Laurencin, chanson poétique, progression thématique, refrain, modernité, forme originale, complexité, mélancolie, fuite du temps, souvenir, point de vue sonore, musicalité, Victor Hugo, Olympio, souvenir amoureux, Le Lac, Alphonse de Lamartine, Alfred de Musset, désir
Inspiré par le départ de Marie Laurencin, qu'Apollinaire avait rencontrée en 1907 et dont il s'était épris, "Le Pont Mirabeau", composé en 1912 et paru dans le dernier numéro de la revue Les Soirées de Paris, et intégré comme deuxième poème du recueil "Alcools", chante la fin d'un amour. Le texte se présente, en effet, comme une chanson triste ; la tonalité y est mélancolique et élégiaque : le poète exprime son regret de voir s'évanouir l'amour et ses joies. Il le fait en recourant à une forme originale et complexe : la forme lyrique de la chanson poétique est mise au service d'une expression qui, grâce à un vers rythmé et musical et une structure circulaire, illustre les motifs conjoints de la fuite du temps et de l'effacement irréversible des amours. Le pont Mirabeau a été terminé en 1896, c'est un exemple d'architecture moderne du Paris de 1900. Ce poème est donc, comme "Zone", un poème de la modernité, mais aussi de la réalité, puisqu'il fait partie du quotidien d'Apollinaire qui l'empruntait souvent.
[...] Mais elle est aussi ambiguë : si les mains dans les mains évoquent un lien, le face à face suggère un affrontement. • La suite de la strophe est d'ailleurs pleine de résignation : les bras des amants forment à leur tour un pont, qui se substitue donc au Pont Mirabeau et est un symbole de stabilité, de permanence, redoublé par le présent d'éternité (on relèvera le jeu des sonorité entre les expressions Sous le pont de nos bras / Sous le pont Mirabeau : et le dernier vers (qu'on doit comprendre ainsi L'onde si lasse des éternels regards) indique que l'eau elle-même est fatiguée de cet amour qui s'éternise et qui n'en finit pas de mourir. [...]
[...] • Deux problèmes doivent donc être abordés à ce stade : o Comment la composition circulaire du poème est-elle en lien avec le sens du poème ? o Le refrain a-t-il toujours les mêmes répercussions, les mêmes nuances selon la strophe qu'il suit ? • Comme toute « chanson », le poème possède un aspect narratif, si minime soit-il, ou, pour le dire autrement, une progression thématique. Observons donc cette progression d'une strophe à l'autre. La progression thématique du poème ➢ Strophe 1 : Consacrée au souvenir : le poème semble partir d'une impression visuelle : le Poète [on évitera de dire Apollinaire, même si le poème a un fort ancrage autobiographique] passe sur LE Pont Mirabeau, et l'article de notoriété suggère qu'il est connu de lui et de la femme aimée. [...]
[...] o On peut y voir un souhait : Pourvu que l'heure vienne, pourvu que l'heure sonne Il s'agit en ce cas de la volonté de passer à une autre vie, comme le vers 13 le suggèrerait. • Le deuxième problème concerne le sens du refrain : il est par définition identique et par nature répétitif, mais selon le couplet qu'il suit, il peut prendre des résonnances diverses. Dans ce poème, le refrain semble consacrer l'inéluctable fuite de l'amour et l'inguérissable solitude du Poète. [...]
[...] Alcools, Le Pont Mirabeau - Guillaume Apollinaire (1912) - Comment Apollinaire s'approprie-t-il les lieux communs de la poésie amoureuse élégiaque ? Introduction Inspiré par le départ de Marie Laurencin, qu'Apollinaire avait rencontrée en 1907 et dont il s'était épris, Le Pont Mirabeau, composé en 1912 et deuxième poème du recueil Alcools, chante la fin d'un amour. Le texte se présente en effet comme une chanson triste ; la tonalité y est mélancolique et élégiaque : le Poète dit son regret de voir s'évanouir l'amour et ses joies. [...]
[...] Mais l'écriture poétique moderne (l'absence de ponctuation, la structure des quatrains, les ambiguïtés, par exemple) rend le texte original et unique. Enfin, le fait que, malgré l'ancrage fortement autobiographique, Marie ne soit jamais nommée assure au poème une portée universelle. [...]
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