Rimbaud, grand poète du XIXe siècle, écrit Une Saison en enfer durant le printemps 1873, l'année de sa séparation avec Verlaine. Ce texte se compose de neuf parties, tantôt en prose, tantôt en vers : il tient à la fois de l'autobiographie et de la poésie et est nourri des années passées avec Verlaine.
Délires II raconte avec ironie et autodérision l'expérience poétique entreprise par Rimbaud à la suite de « La lettre du Voyant » (écrite à Paul Demeny) commencée dans l'enthousiasme, mais finalement tragique.
« Alchimie du verbe » est un poème en prose qui raconte le récit de ses tentatives poétiques, évoquées dans « La lettre du Voyant » et de son échec : Rimbaud blâme la crédulité et la naïveté dont il a fait preuve.
Après avoir étudié « l'entreprise du Voyant », nous dresserons un bilan de cet échec.
[...] Il trouve alors dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie moderne c'est pour cette raison qu'il se tourne vers des formes littéraires surannées, n'appartenant pas au temps présent. De plus, l'énumération désignant ses centres d'intérêt : j'aimais les peintures idiotes ( ) naïfs est employée pour signifier que sa poésie a pour ambition de s'intéresser à tous les arts : il est d'abord question de peinture, de littérature, puis de musique : tous les domaines de l'art sont alors concernés par son projet. [...]
[...] Après avoir étudié l'entreprise du Voyant nous dresserons un bilan de cet échec. I. L'entreprise du voyant Influences parnassiennes et baudelairiennes Lorsqu'il entre en poésie, le narrateur semble se souscrire aux revendications esthétiques parnassiennes. Il met en premier lieu l'accent sur la forme de ses textes : je réglai la forme et le mouvement de chaque consonne (hyperbole) Dans un premier temps, sa poésie se caractérise donc par un souci extrême porté à la technique. Rimbaud a beaucoup lu Baudelaire étant adolescent, et l'on remarque alors une influence baudelairienne, notamment en ce qui concerne la thématique : en effet, comme Baudelaire, Rimbaud va chercher la beauté là où généralement on considère qu'elle est absente (dans ce qui est considéré pour la majorité comme laid et indigne d'intérêt esthétique) : une longue énumération expose alors cela : il aime les dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques Modernité de la poésie rimbaldienne Rimbaud détestait tous ces poètes qui n'ont jamais fait que jongler avec les rimes et les hémistiches (cf. [...]
[...] Alchimie du verbe d'Arthur Rimbaud À moi. L'histoire d'une de mes folies. Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles, et trouvais dérisoires les célébrités de la peinture et de la poésie modernes. J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latine d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs. Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de mœurs, déplacements de races et de continents : je croyais à tous les enchantements. [...]
[...] Lucidité du poète concernant sa folie Le regard qu'il porte sur son passé est celui de la lucidité. Rimbaud stigmatise dans ce poème sa crédulité et sa naïveté : il parle de son expérience du Voyant comme d'une folie ce qui montre bien qu'il nie ce qu'il était et ce qu'il a pensé, puisqu'il trouve que c'était une illusion et une folie de se croire capable de révolutionner le monde de la poésie. Il cherche alors à s'en détacher, et pour bien marquer qu'il s'agit d'une expérience révolue, qu'il cherche à oublier, à effacer de ses souvenirs, Rimbaud emploie les temps du passé (imparfait et passé simple) Les références spatio-temporelles sont floues, aucune datation précise permettant d'inscrire cette expérience dans un passé nettement déterminé : depuis longtemps d'abord autant de termes vagues soulignant l'imprécision de l'écart existant entre le temps de renonciation et celui des faits. [...]
[...] Le rythme doit suivre les émotions et non pas les règles. Les propositions Je réservais la traduction et je notai l'inexprimable attestent bien son désir de dépasser la poétique contemporaine pour montrer que la beauté se trouve dans les émotions. Pour lui le beau ne doit pas exprimer le beau, mais l'inexprimable Si l'on se pense plus précisément sur le titre en lui- même : Alchimie du verbe on constate tout d'abord que l'alchimie est une science occulte centrée sur la recherche d'inspiration spirituelle, ésotérique, d'un remède universel, capable d'opérer une transmutation de l'être, de la matière et notamment la transformation en or des métaux. [...]
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