L'Etranger est un roman d'Albert Camus, paru en juillet 1942, bien qu'il fût achevé en mai 1940, le mois de la débâcle militaire. Ce roman appartient au premier cycle d'Albert Camus, le cycle de l'absurde, comportant en tout trois oeuvres, dont Le mythe de Sisyphe, son premier essai philosophique, paru en octobre de la même année, et Caligula, sa première pièce parue en 1938. C'est en 1939 qu'il songe à écrire un essai sur la notion de l'absurde. Ayant arrêté de travailler sur La mort heureuse, roman dont il ne fit qu'une ébauche, il commence à prendre des notes pour un autre projet romanesque qui aboutira à L'Etranger. Cette oeuvre est une narration à la première personne du singulier, le narrateur s'appelant Meursault, modeste employé de bureau à Alger, qui fait le récit de sa vie. Une vie banale et médiocre où il apparaît comme un personnage décalé, marqué par certains thèmes récurrents, étranger au monde comme à lui-même, d'où le titre de l'ouvrage. (...)
[...] Il est ainsi condamné, moins pour son crime que pour son refus de jouer le rôle qu'on attend de lui (de fils en deuil et de meurtrier repenti). Enfin, nous pouvons dire que, sans être une fable politique, L'Etranger porte témoignage de réalité de la colonisation auxquelles Camus était plus sensible que la plupart des Français de cette époque, qu'ils fussent d'Algérie ou de métropole. Que Meursault tue un Arabe a pris une valeur symbolique par la suite, à partir du moment où, en 1954, les deux communautés se sont vraiment affrontées. [...]
[...] L'Etranger nous incite à penser que pour l'auteur, le monde de la justice ne vaut pas mieux que le monde politique. Les représentants de la société au tribunal se préoccupent en effet aussi peu de ceux dont ils ont la charge que les représentants du peuple de ceux qui les ont élus. On pourrait demander à Meursault qui il est, mais on préfère lui apprendre, et l'avocat va même jusqu'à lui recommander de se taire. Meursault n'a plus qu'à confirmer, par ses paroles et son attitude, l'idée toute faite qu'on a de lui et d'un accusé en général. [...]
[...] C'est ce qu'il veut nous exhorter à faire, en donnant à Meursault une vision plus optimiste à la fin de son roman. Pour Camus, on ne peut pas dire que le monde ou l'homme soient absurdes en eux-mêmes. Car pour l'auteur, ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme. L'absurde dépend autant de l'homme que du monde, il en est de surcroit leur seul lien. [...]
[...] Albert Camus Etude d'ensemble 6 : la signification de l'œuvre. L'Etranger est un roman d'Albert Camus, paru en juillet 1942, bien qu'il fût achevé en mai 1940, le mois de la débâcle militaire. Ce roman appartient au premier cycle d'Albert Camus, le cycle de l'absurde, comportant en tout trois œuvres, dont Le mythe de Sisyphe, son premier essai philosophique, paru en octobre de la même année, et Caligula, sa première pièce parue en 1938. C'est en 1939 qu'il songe à écrire un essai sur la notion de l'absurde. [...]
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