1. Une écriture désincarnée :
La phrase : caractérisée par sa brièveté, et par la platitude syntaxique. Hormis les hypothétiques, il n'y a de subordonnées que celles impliquées par le style indirect. La coordination domine, c'est-à-dire qu'il n'y a ni construction, ni explication, ni hiérarchisation des contenus, comme s'il n'y avait pas de conscience à l'origine de ses phrases.
L'évidement sémantique : neutralité et généralité du vocabulaire. Meursault n'emploie qu'un substantif, surtout des pronoms, des adverbes élémentaires comme « oui », « non », « naturellement », des verbes passe-partout comme « faire », « vouloir » : aucune marque de l'affectivité du narrateur, aucun terme dont la coloration pourrait suggérer de sa part une prise de position. (...)
[...] Ainsi le passage, recourant au contraste de deux attitudes opposées, a-t-il surtout pour fonction de préciser le caractère du héros, et sa vision du monde. On découvre son côté paradoxal, on rentre dans la psychologie du personnage de dire les choses comme elles sont, d'être naturel. Il ne faut tout de même pas trop noircir Meursault qui a un souci d'authenticité, d'être vrai, naturel : c'est un personnage qui vit dans sa sphère : il était détaché de sa mère. La société n'arrête pas de se mettre des masques où lui est authentique. [...]
[...] Etude du dialogue avec Marie : Le soir, Marie . me tendre sa bouche. (pages 69 à 71, première partie, chapitre On a deux parties dans le texte : la demande en mariage proprement dite puis leur dialogue à propos de la promotion de Meursault à Paris. Nous allons tout d'abord étudier cette première partie puis la seconde. I. La demande en mariage (du début jusqu'à dès qu'elle le voudrait Marie qui est depuis peu la maîtresse de Meursault, exprime dans ce passage le désir de l'épouser. [...]
[...] Il a l'air empêtré, alors que Marie rigole et a voulu l'embrasser. Ce décalage, cette difficulté de communication, vient de Meursault qui n'est pas forcément de mauvaise volonté mais qui a une incapacité à sa mettre à la place des autres. Marie est active alors que lui est en retrait, et reste passif. Ceci confirme sa difficulté de communication, ce malaise. Conclusion Le texte utilise les procédés d'écriture propres à toute la première partie du roman. Son intérêt spécifique est plutôt celui d'une confrontation qui oblige Meursault à se révéler, puisque Marie le harcèle de questions. [...]
[...] C'est la présentation la plus froide qu'on puisse imaginer. Le choix du discours indirect exprime également la distance vis-à-vis de ce qu'il raconte, on pourrait penser qu'il n'en raconte que l'essentiel. Le discours est rapporté sèchement. L'écriture n'intervient pas sur les choses, ne cherche pas à prendre possession du monde, mais laisse subsister son étrangeté Le degré zéro de la conscience Indifférence et équivalence : . cela m'était égal . une expression clé du personnage. Les choses, les êtres, sont interchangeables : . [...]
[...] L'indifférence de Meursault est profonde, on le voit bien dans ses réponses. La négation : Meursault est un personnage dessiné négativement ; on ne connaît de lui que son indifférence aux jugements de valeur, exprimée sous une forme toujours négative : cela ne signifiait rien sans doute je ne l'aimais pas cela n'avait aucune importance . Meursault rejette tout dans le néant : le mariage, l'amour, les différences, alors que pour Marie le mariage est un engagement, une preuve d'amour, et non une formalité. [...]
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