Ce passage se situe juste après l'enterrement de la mère de Meursault. Le personnage retourne à Alger puis s'endort. Le lendemain matin, il prend conscience que son patron lui ayant attribué deux jours de congé pour l'enterrement, il serait dommage de ne pas sortir. Il part donc au port pour se baigner et rencontre une ancienne dactylo dont « il avait eu envie à l'époque », Marie Cardona. Il passe la journée en sa compagnie, puis elle accepte de le suivre chez lui pour la nuit.
Dans cet extrait, Camus évoque les plaisirs des jeunes d'Alger, les bains de mer chers à la jeunesse de l'auteur, ce passage en apprend un peu plus sur la personnalité et la « psychologie » de Meursault puisqu'il est le narrateur de l'extrait, il semble que le lecteur lise une sorte de journal où Meursault écrit son quotidien.
[...] A l'origine ce roman devait s'intituler la Mort heureuse puis son projet se précise et l'Étranger se construit définitivement vers 1937. Camus écrit dans une note d'août je crée un roman d'un homme qui a cherché la vie là où on la met ordinairement (mariage, situation ) et qui s'aperçoit combien il a été étranger à sa vie Ce roman s'inscrit dans le cycle de l'Absurde écrit entre 1937 et 1942, les œuvres Caligula et le mythe de Sisyphe font écho au roman par la philosophie qu'ils illustrent. [...]
[...] Un malaise est alors palpable, cette rencontre prend alors une autre dimension, la femme cesse un instant d'être objet de plaisir, par le rappel de sa mère, cette femme devient aux yeux de Meursault un juge, ceci ne dure qu'un instant puisque le soir Marie avait tout oublié Conclusion Dans cet extrait, Camus cherche à exposer par un récit, celui d'une journée passée, l'absence de psychologie complexe du couple. Meursault exprime l'Absurde, ce personnage évolue dans un monde auquel il est étranger. Il s'exprime sans nuance, ses phrases évoquent des actions, et non des réflexions. Dans un article, Camus écrit un roman n'est jamais qu'une philosophie mise en image son héros fait l'économie de toute psychologie et le lecteur reste opaque à toute signification, les sentiments sont absents restent les pulsions de culpabilité peu précises. [...]
[...] Un bain de mer au port d'Alger aux établissements des bains du port Ces thèmes sont très fréquents dans l'œuvre d'Albert Camus, on les retrouve dans Noces, et dans L'Eté plus tard. Camus est un Méditerranéen et le souvenir de sa jeunesse au cœur d'un pays chaleureux où domine la mer, le ciel et le soleil est omniprésent. Il affirme que le soleil invincible occupe l'essentiel de mon œuvre C'est dans ce climat que le corps se découvre sans pudeur. [...]
[...] Il cherche à interroger le lecteur qui va être juge de ce comportement. Meursault est un épicurien, vivant l'instant présent, seule ombre au tableau, le sentiment de culpabilité qui apparaît chez lui. La vue de la cravate noire signe du deuil, provoque un recul chez la jeune femme. Meursault éprouve alors le besoin de justifier sa présence j'ai eu envie de lui dire que ce n'était pas ma faute, mais je me suis arrêtée, parce que j'ai pensé que je l'avais déjà dit à mon patron il conclut de toute façon, on est tous un peu fautifs. [...]
[...] D'ailleurs, Camus use d'un champ lexical du corps féminin : seins, cheveux, yeux, ventre le ventre de Marie est évoqué plusieurs fois, le héros le sent sous la nuque et il sent le ventre de Marie battre doucement Ce ventre est-il pour Meursault le siège du plaisir masculin ? Est-il une référence à la mère disparue par l'évocation du sein (maternel) et du ventre ? Plusieurs interprétations sont possibles. Penchons plutôt pour la première hypothèse puisque le bain partagé évoque un échange quasi sexuel entre les personnages. Le passage est lourd d'érotisme. [...]
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