Les Fleurs du Mal est un recueil de Charles Baudelaire, qui annonce par sa liberté de ton et de thèmes la modernité poétique. Le deuxième texte de la section Spleen et Idéal définit le statut ambigu du poète : à l'image de l'albatros, impérial dans les airs mais maladroit sur terre, il souffre de sa différence tout en la revendiquant. Nous verrons dans quelle mesure la description de l'albatros sert la comparaison avec le poète.(...)
[...] Strophe 4 : la comparaison avec la position du poète (v.13 : outil de comparaison + majuscule de poète + périphrase (enjambement v.13-14) pour qualifier la majesté de l'albatros). Cette dernière strophe donne la clé du poème : l'albatros du titre, c'est en fait le poète (Alba signifie blanc, cf. v.7 blanches Dans son milieu, le monde de l'esprit, le poète se meut et c'est lui qui s'amuse des flèches et des moqueries envoyées par ceux qui rasent la terre. Mais, exilé, sur la terre, il est en proie aux huées, aux moqueries mêlées de dérision. Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. [...]
[...] Quel est le rythme du premier vers? Souvent = 2 / pour s'amuser = 4 les hommes = 3 / d'équipage = 3. Le lecteur ralentit, insiste sur souvent comme sur une exclamation du poète : la cruauté est habituelle dans une foule qui hait la différence. Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Le deuxième vers semble reprendre le rythme du premier: Prennent = 2 / des albatros = 4 vastes = 2 / oiseaux des mers = 4 Vaste importe car il souligne l'envergure de l'oiseau, jusqu'à deux mètres ! [...]
[...] Il est synthétique, il résume tout le drame du poète, sa grandeur et sa misère, sa grandeur fait sa misère Les marques de l'énonciation. Foule indistincte des hommes, tous confondus dans la bêtise (comportement grégaire v et 12). Nombreuses périphrases (souvent mélioratives et hyperboliques pour qualifier l'albatros) : v.2 (catachrèse : détournement du sens ordinaire d'un mot, transfert de sens ; ex : le bras d'un fauteuil, faire un créneau v.3 (indolent : qui ne souffre pas, insouciant ; étymologiquement, l'albatros-poète n'est pas fait pour souffrir puisqu'il est au-dessus des contingences humaines), v.6, v.9, v.12, v Relevé des champs lexicaux dominants. [...]
[...] Pour le : 4 / 2 4 / 2 (parallélisme entre les 2 hémistiches : impression de balancement, de roulis + gouffres est une hyperbole évoquant une chute vertigineuse + métonymie : amer désigne le goût de l'eau salée alors que Baudelaire l'utilise ici pour une description visuelle ; amer peut désigner aussi un sentiment de tristesse lié à l'absurdité de la condition humaine) Le plan du poème : Strophes 1 à 3 : les souffrances des albatros, victimes des hommes. La strophe passe du pluriel au singulier pour décrire, dans un jeu d'antithèses, les attitudes de l'oiseau dans le ciel et sur terre, et le comportement cruel des hommes. Cette strophe ne faisait pas partie du poème initial. Emporté par son désir de convaincre, Baudelaire en rajoute un peu : deux vers pour souligner le contraste entre l'avant et l'après par des oppositions: beau/ laid ! [...]
[...] Le mètre des vers 3. Le plan du poème 4. Les marques de l'énonciation 5. Relevé des champs lexicaux dominants Analyse Introduction Les Fleurs du Mal est un recueil de Charles Baudelaire, qui annonce par sa liberté de ton et de thèmes la modernité poétique. Le deuxième texte de la section Spleen et Idéal définit le statut ambigu du poète : à l'image de l'albatros, impérial dans les airs mais maladroit sur terre, il souffre de sa différence tout en la revendiquant. [...]
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