Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
[...] On peut reprendre les adjectifs qui qualifient l'albatros : maladroit, honteux, gauche, veule, comique, laid le ciel nuées azur représente le monde de la poésie les hommes d'équipage : les critiques, le public inculte ( + l'archer) le monde terrestre apparaît comme un exil (v15) L'image du poète incompris (un peu stéréotype) rappelle celle du Romantisme (voir Musset) Conclusion : Poème célèbre, au symbolisme évident qui rappelle le malaise du héros romantique. Mais on peut oublier cette fonction du poème pour apprécier surtout le mélange de réalisme et d'idéalisation, ainsi que l'union harmonieuse de la forme et du fond. [...]
[...] ; Discours direct éléments de sadisme + rappel ironique du vol de l'oiseau v12 le résultat de la confrontation =un nouvel état de l'oiseau : avec 3 couples d'adjectifs placés en fin de vers maladroits et honteux gauche et veule comique et laid la grandeur, la noblesse, la beauté ne sont plus évoquées qu'au passé naguère si beau qui volait II) un poème symbolique A)l'explication du symbole, dans le 4ème quatrain = comparaison ( = semblable entre le Poète ( avec un majuscule) et l'oiseau (nommé par une périphrase) v.13 la fin du poème reprend les 3 premières strophes (=même éléments) les vers 13-14 =>noblesse de l'oiseau prince environ égal à roi nuées environ égal à azur le vers 14 évoque la force, l'audace certain mépris se rit pour la critique) les 2 derniers vers, développent une métaphore (avec l'assimilation définitive du poète à l'image de l'oiseau) avec rappel des strophes 2 et 3 : exilé sur le sol déposé sur les planches ; au milieu des huées exclamation strophe 3 ; ses ailes de géants leurs grandes ailes blanches la fin invite à la relecture une conception du poète ( et de la poésie) le poète est indifférent. Il ne peut vivre parmi les autres hommes. [...]
[...] Introduction : Dans les Fleur du Mal, Baudelaire se présente comme écartelé par la pesanteur de la vie quotidienne et de la recherche d'un idéal. L'albatros illustre bien cet écartement. Un récit anecdotique le cadre l'anecdote, concerne les 3 premiers quatrains. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture