La langue à une dimension culturelle, elle est concrète, le langage est la structure abstraite du système des signes.
Ici, il est question de l'influence reçue du simple fait que nous vivons dans la langue comme le poisson vit dans l'eau. La langue est un milieu dans lequel la pensée vient se former (...)
[...] Si étrange cela soit, nous sommes dominés par la nécessité de parler sans savoir ce que nous allons dire et cet état sibyllin est originaire en chacun ; l'enfant parle naturellement avant de penser, et il est compris des autres bien avant qu'il se comprenne lui-même [26]. Penser c'est donc parler à soi (Alain) Et non langage. La langue à une dimension culturelle, elle est concrète, le langage est la structure abstraite du système des signes. Ici, il est question de l'influence reçue du simple fait que nous vivons dans la langue comme le poisson vit dans l'eau. La langue est un milieu dans lequel la pensée vient se former. [...]
[...] Le besoin de parler est antérieur à la formation bien claire de la pensée. Il est donc faux ici d'aller soutenir que le langage nous permettrait de traduire ce que nous avons dans l'esprit, puisque nous ne savons même pas ce que nous avons dans l'esprit! Cf. Merleau-Ponty, texte. L'analyse de l'inspiration oratoire serait à placer ici. Alain veut dire que la pensée semble prendre naissance dans un état très confus. Elle prend de l'assurance, devient clair dans l'expression et non pas avant l'expression. [...]
[...] Qui manque de culture, d'instruction, d'éducation. Il s'agit essentiellement d'une pauvreté du savoir. Alain attribue à cette pauvreté l'état de somnolence intellectuelle des esprits les plus inertes. Il ne met pas directement l'accent sur la qualité de l'éveil, qui semble pourtant essentielle. A son avis donc, il suffirait de leur apporter un savoir plus riche pour qu'ils sortent de leur état d'abrutissement. L'éducation pourrait modifier cet état de chose : vision typique d'un idéalisme moral. L'inculture est donc explicitée en disant qu'elle est aussi la maîtrise d'un vocabulaire extrêmement limité. [...]
[...] Ce qui est mécanique n'est pas vraiment conscient, il y a parole mécanique dans le bavardage et dans la colère. Dans la colère, on vomit des paroles sans vraiment se rendre compte de ce que l'on dit. On est tellement pris par la colère que l'on n'a plus d'attention à ce que l'on dit. Mais on ne s'en rend compte qu'après. Le résultat, c'est que l'on oublie ce que l'on a dit, parce que ce n'était ni pensé, ni conscient. Ivresse et délire sont aussi passionnels et relèvent de la même perte de conscience. [...]
[...] Au lieu de dire que l'on pense en soi-même avant de parler, il faut dire que l'on se parle à soi-même et que ce processus fait la pensée. Toute l'argumentation tend donc à mettre en avant la puissance de l'expression dans la langue pour que la pensée puisse se former elle-même au contact des mots. Cela permet de rejeter l'idée selon laquelle la pensée serait un je ne sais quoi d'ineffable antérieur à l'expression qui viendrait soi-disant buter contre le langage (cf. argument du mutisme). [...]
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