Comme toutes les oeuvres de Sophocle, Ajax est le titre éponyme de l'oeuvre que nous étudierons sous forme de commentaire composé. Cependant, il est essentiel avant tout de rappeler qui est Ajax dans l'antiquité grecque. Il s'agit d'un héros, figure du cycle troyen, connu par Homère qui est un des nombreux héros à l'origine de la chute de Troie. Et c'est à partir de l'Ajax de l'Iliade que Sophocle construit son personnage (...)
[...] Ulysse offre donc une image d'homme idéal pour Sophocle et celle d'Ajax incarne le sublime en décadence, ce qui, pourtant, fait de lui un héros à part entière. Le texte montre bien –tout comme les tragédies de Sophocle en général- qu'à tout moment, le destin d'un héros peut passer de l'adulation à l'humiliation, du bonheur au malheur et ce fut le cas d'Œdipe comme de Créon, dans les pièces Œdipe-Roi et Antigone. Conclusion : Ajax est une pièce où l'acte provoque la catastrophe tout comme dans Les Trachiniennes. [...]
[...] Cependant, l'auteur de la pièce voit cela autrement, tout du moins, Ajax n'est pas réduit à rien, il est le héros tragique, éponyme de la pièce. Paradoxalement, ce qui lui arrive le rend plus grand. Ce qui ne veut pas dire qu'Ulysse est réduit à la petitesse. Athéna, beaucoup moins sensible peut-être aveugle elle aussi- ne semble pas se rendre compte de la situation contrairement à Ulysse qui est bien lucide. En faisant ça, Athéna montre bien la limite qu'il existe entre l'humain et le divin. Et ce qui pourrait éventuellement légitimé l'attitude d'Athéna à l'égard d'Ajax, serait ses antécédents. [...]
[...] Le lecteur à l'impression qu'Athéna a puni Ajax de manière disproportionné après avoir attisée la fureur d'Ajax, alors qu'elle prétend affirmer que les dieux haïssent les méchant, elle se comporte comme telle et de façon sadique, elle affirme ainsi certainement la puissance divine sur les hommes. Athéna joue avec Ajax comme jouerait un chat avec une souris. Ajax est alors pris dans la folie qui accable le héros tragique, l'ironie est alors à son paroxysme. Idée d'ironie tragique renforcée par l'attitude qu'adopte Ulysse en tant que spectateur impuissant. [...]
[...] Ce passage nous a permis de voir toute l'originalité de Sophocle, mais aussi de voir à quel point les dieux avaient la mainmise sur les hommes en les manipulant et en les aveuglant pour les plonger dans une folie et pour ainsi, comme le dit si bien Athéna dans la pièce les laisser dans leurs fantaisies : passe-toi tes fantaisies Se dessine alors le visage d'une déesse cruelle au milieu de la bonté d'Ulysse et de la folie d'Ajax. Sophocle a encore une fois avec cette pièce montré à quel point l'hybris des hommes pouvaient leur fait défaut, et le conseil, ou la menace d'Athéna faite à Ulysse en fait de scène pourrait très bien être le conseil de Sophocle lui-même. [...]
[...] L'ironie tragique et divine. De prime abord, l'originalité du texte de Sophocle, et de cette pièce plus particulièrement, vient du fait de l'intervention directe d'une divinité sur scène, ce qui est unique dans la tragédie de Sophocle. En effet, Athéna s'exprime en tant que telle à Ulysse à travers cette scène que nous pourrions caractériser comme une scène d'exposition. Et contrairement aux habitudes de la tragédie, il ne s'agit ici, non pas d'un prologue sous forme de monologue, mais bien d'un dialogue sous formes de tirades puis de stichomythies qui mettent en scène trois personnages : Athéna, Ulysse et Ajax. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture