Agrippa Corneille, Le traité de l'excellence de la femme, sexe opprimé, éducation des filles, la Renaissance
La Renaissance est une époque de renouvellement. Une transformation complète de la société s'opère par le retour de belles conceptions de l'Antiquité. c'est un moment de transition et d'effervescence des esprits où se trouve les germes d'une nouvelle philosophie et d'une abondante littérature. Tous les domaines de la connaissance sont interrogés, religion, politique et sciences comprises.
La vie d'Agrippa Corneille est l'image fidèle de l'esprit de son temps. Il entretient une haine vigoureuse du passé, détient une mobilité remarquable dans ses opinions et une facilité à penser. C'est d'ailleurs l'une des figures les plus remarquables de son époque.
Agrippa Corneille né en 1486 à Cologne, en Allemagne d'une famille noble. Il est ambitieux, étudie le droit, la médecine, mais aussi, plus original, il s'intéresse à la magie et aux sciences occultes, en témoigne la création d'une société secrète à Paris pour trouver la pierre philosophale.
[...] AC aurait eu des sympathies pour les partisans de la Réforme. Il admire Luther en ce qu'il s'élève comme lui contre l'autorité du souverain pontife et s'insurge contre la prépondérance des moines dans l'Eglise et la société. Cette prépondérance religieuse, il l'évoque dans le texte : Le sexe faible Pour AC, la femme est captive. Champ lexical de la guerre dans toute la deuxième partie du texte. C'est un combat à mener, un combat providentiel contre le pêcher des hommes. [...]
[...] AC se réfère à Anne, une prophétesse, «qui ne quittait pas le temple» nous dit la Bible dans l'évangile de Luc selon Saint-Luc. Priscille, la femme d'Aquila a un rôle de soutien de la vie quotidienne pendant qu'Aquilla prêche. Les Filles de Philippe prophétisaient dans le livre des Actes. Et vos filles prophétiseront dans le récit biblique de Joël . Pour AC, on ne peut interdire aux femmes d'être prêtre. Pour lui la seule raison à la condition de la femme est la tyrannie de l'homme, contre la volonté de Dieu. [...]
[...] Au XVIème siècle, en effet, une femme ne peut pas prendre les armes. Elles ne peuvent passer aucun contrat, ne peuvent détenir aucune charge à moins de la déléguer. Hormis quelques charges protocolaires dans la maison d'une reine ou d'une princesse, les femmes n'obtiennent jamais aucun office qu'il s'agisse de celui de chancelier ou de geôlier. La seule place qui lui est autorisée est celle des hôpitaux. En France la situation de la femme est plus difficile que dans les cours étrangères : la loi salique lui interdit la succession au trône. [...]
[...] Pour les filles, il n'y a aucun lien entre le foyer et le reste du monde. Bien que les institutions scolaires se diversifient et se démocratisent, les filles restent les grandes perdantes de cette évolution. Le «lire, écrire, compter» bénéficie plus aux garçons qu'aux filles, à qui l'on octroie une éducation inachevée. Le couvent, quant à lui n'est réservé qu'aux filles de l'élite, la pension étant très chère. Après la maison c'est le plus ancien lieu d'éducation. Au XVIème siècle le couvent est l'anti-chambre du noviciat, les jeunes filles y sont placées pour faire une économie de dot. [...]
[...] La thèse d'Agrippa Corneille dans ce texte est donc loin d'être une évidence. En 1595 encore Valens Acidalius, un philosophe allemand rédige une brochure Mulieres Homines non esse, affirmant que les femmes ne font pas partie du genre humain. La femme y est décrite comme un animal sans âme. Ce feuillet éclaire sur les mythes tenaces de l'époque et honteusement refoulés. Au plan de ses qualités de raison et d'entendement, la tradition antique qui perdure veut la femme froide et humide, soit infirme et débile. [...]
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