L'énonciation confond souvent les deux frères pour montrer leur violence commune : v.23 « les mutins », v.31 « félons » (apostrophe). Le champ lexical du combat (vocabulaire militaire) domine : v.4-5 « coups d'ongles (...)
[...] La prosopopée finale v.33-34 consiste en un reniement terrible de sa propre progéniture, une malédiction reposant sur une allitération en v vivez de venin sur la répétition de sang v.33-34 et la symbolique des couleurs : le blanc pur du lait maternel se change en sang, le sang du matricide et d'un fratricide annoncé. Conclusion : D'Aubigné a donc recours à des personnages symboliques pour dénoncer l'opposition entre catholiques et protestants, dans un texte suscitant l'émotion par la violence de ses images. Cependant, quelle que soit sa préférence, l'auteur dénonce les ravages des guerres de religion et plus généralement de toute guerre civile. [...]
[...] On relève de nombreuses hyperboles : v.17, v.18, v.23. D'ailleurs l'alexandrin, vers majestueux, donne du souffle à la description du combat ; certains enjambements contribuent à cette amplification v.13-14, 19-20 et 27-28. Enfin les sonorités rendent bien l'idée du déchirement : v.8 opposition entre des sonorités dures (allitérations en : dégât du doux doit deux et des sonorités douces (assonances en : doux nourrir ; v.18 si bien que leur courroux par leurs coups se redoublent : le redoublement des coups est mimé par les assonances en et les allitérations en et Ce poème narratif poursuit une visée argumentative qui passe par le registre pathétique : il s'agit de toucher le lecteur pour mieux emporter son adhésion. [...]
[...] Le combat acharné entre les deux frères, donc les guerres de religion v.15-20. Puis le conflit se généralise avec l'anaphore de leur v.17-18 et l'emploi de la forme pronominale (réciprocité) v.20 ils se crèvent les yeux V.21-28 : La réaction désespérée de la mère, c'est-à-dire les tentatives vaines de réconciliation entre les deux partis. Le narrateur insiste sur la violation des trêves v.28 : peut-être est-ce une allusion à la Saint- Barthélemy ? V.29-34 : Le dénouement et la malédiction finale, donc la condamnation de la violence par l'auteur. [...]
[...] Ce registre pathétique se remarque également par l'emploi du champ lexical de la détresse : v.2 chargée v.15-16 (gradation), v.21-22, v.30 (prolepse annonçant sa mort). De plus le champ lexical de la maternité insiste sur l'image de la femme en tant que mère ; le symbole de l'allaitement est particulièrement récurrent : v.4 tétins nourriciers v.8 doux lait v.25 sein v.29 le lait, le suc de sa poitrine v.32. On relève des sonorités exprimant la dureté au v.8 : allitérations en d qui soulignent le désastre qui fait suite à la guerre entre les deux frères. [...]
[...] Dans le premier livre intitulé "Misères", un violent réquisitoire retrace les persécutions subies par les protestants. L'allégorie des guerres de religion sert une double intention : émouvoir le lecteur et le convaincre du bon droit des protestants. L'allégorie des guerres de religion : L'allégorie est expliquée v.1-2 : l'auteur se sert du symbole de la France pour peindre c'est-à-dire représenter à la manière d'un tableau le conflit entre protestants et catholiques qui empoisonne sa patrie ; le v.1 est ainsi parfaitement équilibré : chaque demi-vers (hémistiche) correspond à un terme de la comparaison (la pause au milieu du vers –césure- équivaut à un signe égal) ; la France est mise en relief par sa place à la césure. [...]
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