Ce texte est un extrait des Misères, tiré du recueil Les Tragiques, écrit en 1616 par Théodore Agrippa d'Aubigné. Ce poème appartient au mouvement littéraire Baroque, rédigé en alexandrins et rimes suivies. D'Aubigné évoque dans ce poème le thème des guerres de religion du XVIe siècle.
Ce poème est fondé sur une métaphore qui est filée tout au long du texte, et qui permet à l'auteur d'exprimer son point de vue. Nous verrons dans une première partie que d'Aubigné peint la France comme une mère. Nous remarquerons ensuite que l'auteur décrit un combat entre deux bébés, qu'il assimile aux catholiques d'un côté, aux protestants de l'autre. Nous verrons enfin que d'Aubigné exprime clairement son opinion sur le thème développé dans ce poème.
[...] D'Aubigné met l'accent sur le caractère horrible et contre-nature du combat. En effet, au lieu d'une scène de sérénité, un allaitement, on a une scène de violence extrême, qui interpelle le lecteur. L'antéposition des compléments circonstanciels des vers 4 et 5 met l'accent sur le caractère physique du combat: il s'agit d'un combat à mains nues, "à force de coups d'ongles, de poings, de pieds". L'accumulation de termes et de sons violents des vers 4 et 5 indique et souligne le début du combat: un combat contre nature, souligné par l'inversion des compléments des vers 5 et "il brise le partage dont Nature donnait à son besson l'usage". [...]
[...] Même si la France rassemble dans une même injure les deux enfants au vers 31: "félons", D'Aubigné, lui, prend clairement parti pour les protestants dans ce texte aux vers 13 à 26. L'auteur insiste sur le tort de Esaü (les catholiques) et la juste cause de Jacob (protestants) qui ne fait que se défendre. Cette idée de légitime défense et de patience de Jacob est renforcée par le terme "rend" (rejet au vers 14). De plus, le démonstratif répété tout au long du texte a valeur de dénonciation. [...]
[...] Agrippa d'Aubigné, misères, les tragiques Poème étudié Je veux peindre la France une mere affligee, Qui est entre ses bras de deux enfans chargee. Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts Des tetins nourriciers, puis à force de coups, D'ongles, de poings, de pieds il brise le partage Dont nature donnoit à son besson l'usage ; Ce volleur acharné, cet Esau malheureux Faict degast du doux laict qui doit nourrir les deux, Si que, pour arracher à son frère la vie, Il mesprise la sienne et n'en a plus d'envie. [...]
[...] D'Aubigné évoque dans ce poème le thème des guerres de religion du XVIème siècle. Ce poème est fondé sur une métaphore qui est filée tout au long du texte, et qui permet à l'auteur d'exprimer son point de vue. Nous verrons dans une première partie que d'Aubigné peint la France comme une mère. Nous remarquerons ensuite que l'auteur décrit un combat entre deux bébés, qu'il assimile aux catholiques d'un côté, aux protestants de l'autre. Nous verrons enfin que d'Aubigné exprime clairement son opinion sur le thème développé dans ce poème. [...]
[...] La France est déchirée par le combat entre les jumeaux. Un combat sanglant décrit par l'auteur D'Aubigné décrit ici avec une sanglante précision et avec force détails le combat horrible qui oppose les deux bébés. On a une description chronologique et détaillée du combat qui oppose les nourrissons: D'Aubigné souligne la violence horrible du combat à mains nues entre les deux bébés qui désirent chacun le bien de l'autre alors qu'ils possèdent chacun au départ les mêmes biens; "voleur acharné" se relie à l'expression "arracher à son frère la vie": le combat que se livrent les "enfants" qui représentent les religions est un combat à mort. [...]
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