Commentaire composé semi-rédigé sur l'incipit de L'Age d'homme de Michel Leiris, il s'agit de l'extrait de l'autoportrait.
[...] L'écriture est un moyen de connaissance (des autres et de luimême) : pour se connaître soi-même, il est nécessaire de savoir observer avec distance et être capable aussi d'humour Il évoque le destin pour expliquer sa disgrâce physique : "et en effet je suis né un 20 avril, donc aux confins de ces deux signes". Les connecteurs logiques démontrent le côté rationnel de ce qu'il dit mais La présence de parenthèses sur l'astrologie, les marques d'hypothèse et "selon", et les indéfinies montrent que Leiris ne s'implique pas totalement. De plus, le verbe croire n'est pas rationnel et "le dire" connote la rumeur. [...]
[...] Mais à la lecture du texte, on peut se demander si l'auteur est vraiment sincère car il fait : un autoportrait physique et moral; où son corps parait presque comme un ennemi; puis nous étudierons le rôle de l'écriture. I - Un autoportrait physique et moral Cet autoportrait est caractérisé par une disproportion, un écart entre une certaine faiblesse et un certain excès. A. La faiblesse du physique et du caractère Champ lexical de la petitesse : "moitié", "petit", "coupés courts", "maigres", "courtes", "trop étroites", "pas très large", "moyenne", "calvitie", "n'ai guère de muscles", "plutôt limité", "peu de" Faiblesse du caractère : "quelque chose d'assez faible ou d'assez fuyant". Il semble reprendre les théories de la physionomie. [...]
[...] De plus, après chaque détail physique, il introduit un caractère moral négatif. B. Développement exagéré de certains traits de son physique Energie, dynamisme : "une nuque très étroite tombant verticalement comme une muraille ou une falaise", "un front développé", "veines exagérément saillantes", de plus le taureau et le bélier sont des animaux belliqueux, "bord des paupières enflammé". Tous ces traits renvoient à l'énergie, à l'instinct animal. Ses traits physiques connotent la force et la puissance qui renverraient plutôt justement à une certaine force de caractère. [...]
[...] L'expression traduit du mépris qui renvoie au ton dogmatique du troisième paragraphe. Conclusion : L'activité d'écrivain permet à Leiris de porter un regard éloigné sur luimême, ce qui se traduit souvent par de l'humour. Cet autoportrait où le physique disgracieux est mis en relation avec le caractère faible de l'écrivain par l'intermédiaire de références explicites à l'astrologie, et implicites à la physionomie, participe à l'objectif de l'ensemble de l'œuvre, lui permettant de gagner de la confiance et de surmonter ses défauts. [...]
[...] Il possède aussi certains traits physiques exagérément développés qui ne s'accordent pas avec son caractère plutôt timide et effacé, ce qui tendrait à prouver que l'astrologie comme la physionomie ne sont pas fiables. On note enfin la disproportion entre la tête et le corps : comme si ce qu'il avait dans la tête (l'intellectuel) était trop encombrant, trop important, d'où l'expression "la tête plus grosse" et le fait que son métier relève de la littérature. III - Le rôle de l'écriture A. L'écriture lui permet de surmonter et oublier les défauts de son physique et exorciser sa "laideur humiliante". [...]
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