Littérature, L'Adversaire, Emmanuel Carrère, 2000, analyse linéaire, pensées d'un futur meurtrier, vie rêvée, famille Romand, conditionnel, termes péjoratifs, pensée criminelle, bipolarité
Une vie de mensonges peut mener à l'irréparable. L'extrait à étudier provient du récit L'Adversaire, écrit par Emmanuel Carrère en 2000, suite à un fait divers qui a marqué la France, celui de la famille Romand. La profession de Carrère, journaliste, l'a poussé à étudier de plus près le destin de cette famille. Mensonges, famille, vie rêvée et vie idéale, meurtres sont les mots clés de ce récit.
[...] Romand expose donc ici, avec regrets ce qu'aurait pu être sa famille. L'extrait se poursuit pour la description de faits, d'actions douces et heureuses qui peuvent être vécues dans une famille. Le ton est joyeux, les pensées sont belles. L'auteur, à travers les pensées de Jean-Claude, décrit la vie comme elle aurait dû être : endormir les enfants, rire, se préparer à aller se coucher. La première phrase descriptive, comprend cependant 7 phrases. Seules des virgules ou des points virgules séparent les actions ou les moments présentés. [...]
[...] La famille voyait la vie comme étant belle, Jean-Claude non. Les termes sont ensuite plus graves, il est question de « pourriture », de « pourri ». Ces termes renvoient à la vie vue par le personnage principale. L'accumulation de la négation « pas » rend le discours plus lourd. La pourriture est personnifiée par l'emploi du pronom personnel sujet « elle ». Cette personnification lui donne de l'importance, tout comme elle a pu grandir dans le corps du père de famille. [...]
[...] L'auteur réaffirme la différence de vision de la vie par les membres de la famille : « même s'ils ne le savaient pas ». A partir de la ligne 15, la pensée criminelle voit le jour. Les phrases descriptives sont courtes, comme s'il fallait vite, comme si le personnage n'était pas à l'aise avec ce qu'il faisait. En outre, « il ne pouvait pas », revient à deux reprises. Le père de famille a donc conscience de son geste, mais ira jusqu'au bout, dans la réalité L'auteur allie donc la légèreté et la lourdeur du discours avec des phrases courtes et des phrases longues, des termes positifs relevant d'idéaux et d'autres termes noirs, sombres pour mettre en lumière la bipolarité du personnage principal, qui a une famille qu'il aime, mais qu'il ira jusqu'à tuer. [...]
[...] La question qui se pose en l'espèce est la suivante : Comment l'auteur retranscrit-il les pensées d'un futur meurtrier ? Afin de répondre à cette question, il convient d'étudier dans une première partie la vie rêvée mais irréelle afin d'analyser dans un second la réalité de la vie de la famille décrite par le personnage principal. Une vie rêvée mais irréelle L'extrait commence par « C'aurait dû être » : ce début de phrase, par l'emploi du conditionnel, prévient le lecteur de l'irréalité des éléments à suivre. [...]
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