Benjamin Constant a écrit le roman autobiographique "Adolphe" (1816), chef-d'oeuvre d'analyse psychologique. Ce roman relate la vie amoureuse d'un jeune homme timide et solitaire, et fait apparaître le "mal du siècle". Dans ce chapitre, Adolphe apparaît partagé et tourmenté par un passé douloureux, "odieux" qui lui rappelle son enfance et un présent très incertain, "sans plan fixe". La nature environnante joue aussi un rôle important, celui de transmettre les pensées d'Adolphe.
[...] Je n'avais rien éprouvé de pareil depuis longtemps : sans cesse absorbé dans des réflexions toujours personnelles, la vue toujours fixée sur ma situation, j'étais devenu étranger à toute idée générale ; je ne m'occupais que d'Ellénore et de moi : d'Ellénore qui ne m'inspirait qu'une pitié mêlée de fatigue de moi, pour qui je n'avais plus aucune estime. Adolphe,Chapitre VII, Benjamin Constant. (1816) Benjamin Constant (1767-1830) a écrit le roman autobiographique d'Adolphe (1816), chef-d'oeuvre d'analyse psychologique ; ce roman relate de la vie amoureuse du jeune homme timide et solitaire, mais aussi de sa faiblesse à quitter Ellénore. Elle lui cède et abandonne son amant. Mais lui se lasse sans toutefois le lui avouer. [...]
[...] C'est pourquoi dans un premier temps nous verrons les sentiments ressentis par le protagoniste du roman, ensuite la place de la nature dans le texte et enfin une dernière partie achèvera de montrer le passé et les souvenirs d'enfance d'Adolphe. Pour commencer, penchons-nous sur les sentiments exprimés par le jeune homme. Ceux-ci à l'évidence nous montrent que Adolphe est désespéré, mais à la fois qu'il hésite à avouer qu'il n'aime plus Ellénore heureux de retarder le moment où j'allais entendre ( ) sa voix Ellénore qui ne m'inspirait qu'une pitié mêlée de fatigue sans plan fixe ; on peut en déduire qu'Adolphe est désorienté par rapport à la situation dans laquelle il se trouve, il souffre de cette hésitation. [...]
[...] Adolphe n'aperçois plus les limites et cherche à s'en établir de nouvelles établies par la nature. De même, il convient de souligner qu'il ne se reconnaît plus d'estime, d'où la perte de valeurs qui l'empêchent de renouer avec la réalité, c'est un univers déconcertant que Constant nous affirmer à travers ce personnage singulier qu'est Adolphe dans sa quête de l'amour et de liens affectifs comme le tendent à prouver l'usage d'un champ lexical cohérent et le peu d'espoir laissé à un jeune homme perdu dans ses pensées. [...]
[...] Cette libération des idées et de l'oppression amoureuse est caractéristique du registre romantique liée à ce texte. L'utilisation de la ponctualité du texte semble accentuer cette idée d'instabilité du personnage je m'étais rapproché ; je m'arrêtai ; je pris une autre route : j'étais heureux de retarder le moment où j'allais entendre de nouveau sa voix. Ensuite, considérons la place de la nature et son interaction entre l'homme et le milieu naturel : cette nature est présente dans les souvenirs d'Adolphe et l'aide à trouver une forme de stabilité, certes éphémère dans son épreuve comparable aux forces qui affrontent la nature (une personnification s'impose de la rivière qui baignait le pied de ses murailles telle une prison invisible autour d'Adolphe les montagnes et le ciel était serein ou les ombres de la nuit qui hantent le personnage) Ces termes nous laissent penser que le personnage éponyme éprouve un attrait pour cet environnement présent qui lui semble hospitalier à bien des égards, à cette nature pleine d'une telle vie qui pourrait l'aider à surmonter, mais aussi dans l'hypothèse qu'elle permette d'envisager un avenir après la vague, le déferlement. [...]
[...] "Adolphe", Benjamin Constant (1816) - chapitre VII Je parlais ainsi ; mes yeux se mouillaient de larmes ; mille souvenirs rentraient comme par torrents dans mon âme ; mes relations avec Ellénore m'avaient rendu tous ces souvenirs odieux. Tout ce qui me rappelait mon enfance, les lieux où s'étaient écoulées mes premières années, les compagnons de mes premiers jeux, les vieux parents qui m'avaient prodigué les premières marques d'intérêt, me blessait et me faisait mal ; j'étais réduit à repousser, comme des pensées coupables, les images les plus attrayantes et les voeux les plus naturels. [...]
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