Marot compose une grande partie des ballades de l'Adolescence Clémentine (au nombre de quatorze) en regard des évènements politiques et diplomatiques qui ont lieu en France alors qu'il est poète officiel de la cour d'Alençon. Les circonstances de la ballade XII, dite de Carême, sont indispensables pour en comprendre les enjeux. Il semble cependant qu'il s'agit plus d'enjeux personnels concernant le poète Clément Marot lui-même. En effet, il se fait dans ce poème le porte-parole de la morale chrétienne, en appelant le peuple français à respecter le jeûne du carême. Or, Marot a lui-même été emprisonné pour avoir mangé du lard pendant le carême en 1526, et la Ballade XII a vraisemblablement été composée après cette date. Le poète affirme donc ici sa foi chrétienne afin de se défendre de ces accusations en diffusant la parole de l'Église. La ballade est composée de trois strophes de dix vers dont le schéma de rimes respecte les règles classiques. Cette tripartition correspond à la composition du poème : le poète s'adresse dans un premier temps aux écrivains en rappelant l'image du Christ, puis il fait porter sa voix jusqu'à la nature tout entière. Dans la dernière strophe, il se recentre enfin sur les dames de la cour avec une adresse finale au Roi.
[...] Enfin, le poète se fait le porte-parole de Dieu sur terre, affirmant ainsi le pouvoir de la parole poétique. Marot affirme dans ce poème sa foi et sa fidélité envers l'Église chrétienne. Il appelle au respect de la tradition catholique du jeûne pendant le carême. Il se montre en bon chrétien pour prouver sa valeur aux yeux du Roi, notamment grâce à un jeu d'oppositions entre le thème de la joie, qui se rapporte au péché, et celui de la tristesse qui correspond au comportement que doit adopter le bon chrétien pendant le jeune. [...]
[...] Au-delà, le poète entend affirmer la puissance de la parole poétique comme intermédiaire entre Dieu et les hommes, faisant de sa voix celle du poète visionnaire institué de la volonté divine. [...]
[...] Il peut également se comprendre comme une métaphore pour symboliser les thèmes traités par les poèmes. Marot apporte une certaine réflexion sur l'écriture poétique, affirmant que le poème doit se rapporter à l'actualité, être de circonstance. Le sujet de la ballade de Carême est ensuite explicité clairement : Car Jésus a souffert pour l'humanité, l'on doit se remémorer son sacrifice et ainsi lui témoigner de la reconnaissance ; c'est l'occasion d'être un bon chrétien. Le refrain, qui revient à la fin des trois strophes et de l'envoi, confère à la ballade son unité : En ces saints jours piteux et lamentables Le refrain fait donc référence aux quarante jours de jeûne, ceux endurés par Jésus pour la première strophe puis ceux que nous devons endurer à notre tour pour les deux dernières strophes et l'envoi. [...]
[...] Les circonstances de la ballade XII, dite de Carême, sont indispensables pour en comprendre les enjeux. Il semble cependant qu'il s'agit plus d'enjeux personnels, concernant le poète Clément Marot lui-même. En effet, il se fait dans ce poème le porte-parole de la morale chrétienne, en appelant le peuple français à respecter le jeûne du carême. Or Marot a lui-même été emprisonné pour avoir mangé du lard pendant le carême en 1526, et la Ballade XII a vraisemblablement été composée après cette date. [...]
[...] La nature elle-même doit se taire et exprimer sa tristesse. Cela est contradictoire puisque la nature ne dépend pas de la volonté des hommes, le poète a cependant le pouvoir d'agir sur la nature : sa parole est donc toute-puissante, car elle est instituée de la volonté divine, et la nature doit se plier à ses ordres : “Trouble-toi la claire onde : /Ciel, noircis-toi” (v.16-17). Il est l'intermédiaire entre le divin et le monde terrestre puisque c'est lui qui dicte aux hommes le code de conduite. [...]
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