poésie, Littérature, Clément Marot, écriture, réputation, autobiographie, récit autobiographique, accusation, poème, vengeance, culpabilité, dénonciation calomnieuse, plaidoyer, L'Adolescence clémentine, Contre celle qui fut s'amie, Florian Preisig, Clément Marot et les métamorphoses de l'auteur à l'aube de la Renaissance
La ballade "Contre celle qui fut s'amie" peut être rattachée à un caractère autobiographique. En effet, le sujet de ce poème est l'arrestation qui conduit Marot à la prison du Châtelet, épisode vécu par le poète. La ballade, composée de trois huitains d'octosyllabes, d'un envoi de quatre vers et de la répétition d'un refrain, est marquée par une écriture poétique teintée d'ironie et de constructions grammaticales qui soulignent l'innocence du poète tout en lui permettant de prendre de la distance sur un évènement qui a marqué sa vie.
En faisant le récit d'un épisode de sa propre vie, le poète cherche à montrer qu'il a été victime de calomnie, et emploie l'écriture comme un moyen de prendre de la distance sur cet évènement.
[...] Contre celle qui fut s'amie est le récit d'une accusation. Les premiers mots du poème, « un jour », introduisent le récit qui se déroule tout au long des strophes. Les protagonistes de ce récit sont énoncés clairement : la personne accusée est Clément (vers l'accusatrice est une femme dont il a été proche, son « amie » (vers les complices de l'accusatrice sont « six pendards » (vers et « un gros paillard » (vers et le destinataire du récit est le « Prince » (vers 25). [...]
[...] Les vers 4 et 10 présentent une construction grammaticale identique : ils sont tous deux introduits par « à », une proposition qui introduit un complément indirect, ce qui souligne la passivité de Clément. De même au vers 10 « me » fait référence à Clément, qui n'est que l'objet de la phrase, soumis aux injonctions de son amante, victime de sa calomnie. Au vers 11, la virgule crée une césure qui insiste sur les termes « et de jour », ce qui met en valeur le caractère public de l'humiliation dont Clément a été la victime. [...]
[...] Se distinguant d'autres verbes marqués par une rime en « ment », ces noms mettent ainsi en valeur les éléments centraux du récit : l'accusation (« parlement ») qui arrache à son quotidien (« logement ») en le faisant emprisonner (« emprisonnement ») le poète (« Clément »). Ces éléments font référence à un épisode vécu par le poète : arrestation et son emprisonnement consécutif à la prison du Châtelet. Le poème a donc un caractère autobiographique. L'accusation proférée à l'encontre de Clément est marquée par son oralité. [...]
[...] Ainsi, « chaudement » (vers « bellement » (vers et « finement » se réfèrent tous à une idée de douceur, et permettent donc de désigner avec ironie la cruauté de l'amante. La troisième strophe est particulièrement marquée par cette ironie : le poète s'y attèle à décrire le caractère de sa maîtresse et sa cruelle ingéniosité. Le terme « inventer » confirme l'artificialité et la fausseté de l'accusation. Les termes « science » et « art » ont une valeur ironique : la femme a fait de la calomnie un véritable savoir-faire. Enfin, la troisième strophe et l'envoi s'achèvent tous deux sur des rimes équivoques. [...]
[...] L'Adolescence clémentine, ballade XIV, Contre celle qui fut s'amie - Clément Marot (1532) - comment le poète parvient-il, grâce à l'écriture, à reprendre le contrôle sur un évènement qu'il a vécu et qui a entaché à tort sa réputation ? Florian Preisig écrit dans son ouvrage Clément Marot et les métamorphoses de l'auteur à l'aube de la Renaissance « Toute l'œuvre de notre poète, à partir de l'Adolescence clémentine, peut dès lors se comprendre comme une peinture du moi, une tentative de reconstruire un tracé biographique ( . [...]
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