"Le mystère est la forme la plus spectaculaire du théâtre médiéval. Les mystères mettent en scène la vie entière d'un saint. Le thème de la passion du Christ est allègrement réinterprété dans différents mystères." Cette citation de J.P. Bordier vient opposer deux attitudes que les acteurs et les spectateurs ont face aux mystères. L'une laisse entendre qu'acteurs et spectateurs « contemplent », voient le mystère comme un simple spectacle alors que l'autre attitude intègre plus acteurs et spectateurs au sein même du mystère. Ils le « revivent » et en tirent une morale.
Le mystère est, au Moyen-Age, une forme de théâtre. Le mystère met en scène, sous forme de dialogue, la vie de saints célèbres. Le mystère, comme tout autre forme de théâtrale, est agencé en scènes ou tableaux. Il suit une trame et fait évoluer différents personnages dans différents lieux.
[...] En effet, en représentant une crucifixion réelle, c'est par la peau qu'on fera rentrer la métaphysique dans les esprits Le théâtre au Moyen-Age, naissance d'une littérature dramatique, Amphi Lettres, collection diriger par Colette Becker (p.96). Le théâtre de la cruauté comme il est défini dans cet ouvrage, agit sur les esprits et poursuit le rôle du mystère à savoir l'édification chrétienne. Les spectateurs, tout comme les acteurs, face à la crucifixion réelle, revivent la passion du Christ au paroxysme du réel. La configuration du théâtre en rond, du cercle magique comme le définit Henry Rey-Flaud, est aussi un moyen d'impliquer entièrement spectateurs et acteurs dans la représentation du mystère. [...]
[...] Ceux qui ne se repentissent pas seront damnés et iront aux Enfers. Les spectateurs, en assistant à la représentation du mystère, ainsi que les acteurs, jouant concrètement le mystère, voient le sort réservé aux mauvais chrétiens et en déduisent la ligne de conduite à adopter. C'est alors que le mystère prend une dimension morale. Spectateurs et acteurs, les citoyens en somme, comprennent que si on se détourne de Dieu et du Christ, on est voués au même sort que celui des damnés représentés. [...]
[...] "Acteurs et spectateurs contemplent moins le mystère qu'ils ne le revivent", J. P. Bordier (1977) - la fonction du mystère dans la littérature du Moyen-Age Le mystère est la forme la plus spectaculaire du théâtre médiéval. Les mystères mettent en scène la vie entière d'un saint. Le thème de la passion du Christ est allègrement réinterprété dans différents mystères. Cette citation de J.P. Bordier vient opposer deux attitudes que les acteurs et les spectateurs ont face aux mystères. L'une laisse entendre qu'acteurs et spectateurs contemplent voient le mystère comme un simple spectacle alors que l'autre attitude intègre plus acteurs et spectateurs au sein même du mystère. [...]
[...] Certains mystères sont agrémentés de miniatures qui sont autant d'indications possibles pour la mise en scène du mystère. C'est le cas du jour du jugement, Mystère du XIVe siècle. Ce mystère traite du jugement dernier. Il comporte maintes gravures qui peuvent être interprétées comme des didascalies. Les miniatures apportent des indications sur les costumes ou la place des personnages dans l'espace scénique. Ainsi, le mystère est donc composé dans le but d'être représenté et donc vu et apprécié du public. Au Moyen-Age naît une nouvelle conception du jeu dramatique. Selon J.P. [...]
[...] Acteurs et spectateurs revivent donc plus le mystère qu'ils ne le contemplent Le caractère extraordinaire de la représentation du mystère et la configuration même du théâtre en rond sont autant de facteurs permettant une entrée totale des citoyens dans le mystère. La symbolique de sa représentation et sa dimension morale font du mystère une expérience qu'on expérimente, qu'on vit. Néanmoins, le mystère reste aussi une représentation théâtrale impliquant toute une société. Comme le souligne H. Rey-Flaud, la représentation est une fête à laquelle chacun participe Bibliographie Le théâtre au Moyen-Age, naissance d'une littérature dramatique, Amphi Lettres, collection dirigée par Colette Becker, Pour une dramaturgie du Moyen-Age, Henry Rey-Flaud, PUF; Le Jour du Jugement, Mystère du XIVe siècle, J.P. [...]
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