Ubu Roi, Acte II, Alfred Jarry, vision surréaliste, art dramatique traditionnel, reine, prince, famille royale, fuite, caricature, théâtre romanesque, noblesse, comédie, argent, structure linguistique, subtilité, grossièreté, secteurs sociaux, absurdité, exagération
« Ubu roi » a cinq actes, mais c'est la seule concession de Jarry à l'art dramatique traditionnel. Écrite en 1896, l'œuvre vise à dépasser les codes et à dénoncer l'excès de conformité. Les scènes étudiées se situent à l'acte II.
[...] Tout d'abord, parce que le Père Ubu n'apparaît pas noble et même vulgaire, bien que l'auteur semble se moquer de la noblesse dans cet extrait (« Tâchez d'attraper la reine »). La noblesse est liée corps et âme aux titres, alors qu'Ubu est un Citoyen, pour lequel on utilise des termes très péjoratifs comme « coquin, misérable ». De plus, la noblesse est associée à des valeurs anciennes comme la maitrise de l'épée dont fait preuve Bougrelas pour se défendre et assurer sa survie (« Il lui fend le crâne »). [...]
[...] Ubu Roi, Acte II, scènes et 4 - Alfred Jarry (1896) - Une vision surréaliste de l'auteur Introduction « Ubu roi » a cinq actes, mais c'est la seule concession de Jarry à l'art dramatique traditionnel. Écrite en 1896, l'œuvre vise à dépasser les codes et à dénoncer l'excès de conformité. Les scènes étudiées se situent à l'acte II. La scène 2 se déroule lors de la parade, où Ubu et ses conspirateurs exécutent leur plan pour tuer le roi. [...]
[...] Le registre pathétique vient alors toujours en exagération à l'équilibre tragique. Le comique, dans cet extrait, est un comique de l'absurde, c'est-à-dire l'affirmation catégorique et précise de la reine : « Oh Il est entouré ». Cela peut paraître très drôle. Il y a aussi des phrases qui réveillent prématurément des souvenirs. L'absence de respect des principes théâtraux L'intrigue est une parodie des drames du régicide de Shakespeare ; ainsi, le personnage de Mère Ubu fait allusion à Lady Macbeth et le Roi Ubu peut être lu comme une parodie du Roi Lear (« Oh Bordure, j'ai peur laissez-moi m'en aller »). [...]
[...] Suite à sa brève description, on peut se demander dans quelle mesure cette succession d'événements retranscrit-elle la vision surréaliste de Jarry ? Dans un premier temps, il va utiliser un cadre traditionnel pour caricaturer le genre théâtral romanesque. Par la suite, il va volontairement rompre avec les principes théâtraux traditionnels avant de prendre le contre-pied de la description méliorative de la noblesse. Un romanesque caricatural Le registre comique du Père Ubu Le personnage central tourne dans son discours, à plusieurs reprises, sur trois choses qui semblent bouillir dans son esprit : La « merdre », qui est comme la signification du chaos, de l'environnement dans lequel il voit ses semblables se mouvoir ; de la physique, qui est l'intelligence, la nature comparée à l'art (« Ils me paraissent misérables ») ; et de la phynance, c'est-à-dire les honneurs comparés à la satisfaction de soi, le pouvoir et les valeurs universelles, la force brute corrompue par la subtilité (« j'ai la couronne »). [...]
[...] Les processus psychologiques sont amenés directement sur la scène (« Oh je vais bien en venir à bout tout de même »). Cela fait d'Alfred Jarry le précurseur du théâtre absurde. Jarry voulait rendre son théâtre aussi universel que possible. C'est pourquoi il a laissé de côté un certain nombre de restrictions. Il mélange le dedans et le dehors, le maintenant et l'avant, l'ici et l'ailleurs. La Pologne, un pays qui n'existait plus sur les cartes à la fin du XIXe siècle, est le lieu où se déroule l'action. "Pologne, ça veut dire nulle part", écrivait Jarry. [...]
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