Commentaire littéraire suivi d'une analyse linéaire de la Scène 2 de l'acte I, l'éloge de l'inconstance de l'oeuvre de Molière Dom Juan.
[...] ( 1.57 ) Dans toutes ces phrases Don Juan est objet («nous et ne semble pas prendre une part active au processus de séduction. Il semblerait que tout se déroule un peu malgré lui. De même dans la phrase où la nature nous oblige» ( 1.56 ) se présente-t-il comme la victime d'une loi le dépassant et le contraignant à l'infidélité. On remarque que les phrases où il est sujet grammatical mettent également en avant une forme de faiblesse: je cède ( 1.51 ) ou encore une incapacité dans ne puis refuser mon cœur» ( 1.56 Ainsi, Don Juan accusé par son valet retourne la situation pour se présenter comme une victime de l'amour frappé d'aboulie face aux femmes. [...]
[...] Le champ lexical du beau est d'ailleurs omniprésent pour désigner par synecdoque les femmes les autres beauté» (l.45), une jeune beauté» (l.62), une belle» (l.53). La vue est un sens premier pour Don Juan comme le montrent les références permanentes à la beauté mais aussi au sens de la vue : des yeux pour voir le mérite de toutes (l.54) ou encore vois» (l.57). Dominé par ses sens le Don Juan de Molière reste fidèle au type qui naît avec Tirso de Molina. Un conquérant. Don Juan utilise pour parler d'amour le langage de la guerre. [...]
[...] Il affirme sa thèse. - DJ est égoïste. [...]
[...] Il développe une longue métaphore filée lui permettant de décrire ses tactiques amoureuses. Il s'agit là d'un emploi classique d'un lieu commun depuis la poésie médiévale mais qui montre également les excès du personnage. On peut relever un champ lexical du combat qui émaille toute la tirade: «réduire» (l.61), «combattre» (l.63), «rendre les armes» (l.65), «résistance» (l.66), conquête» (l.73). Le séducteur, par l'emploi de ces termes militaires, révèle son caractère actif démenti par ailleurs. Il révèle le besoin d'être dans une action, dans un mouvement perpétuel, la nécessité compulsive de relever des défis. [...]
[...] Ce seul mot donne le thème de la tirade. Don Juan est dans le refus absolu de ce que lui dit son interlocuteur. Puis la question qui suit est une pure question rhétorique (l.40-42) : Tu veux qu'on se lie ( . ) ? héros n'attend évidemment pas de réponse et la forme interrogative est une façon de dénoncer des propos scandaleux. D'ailleurs la phrase construite avec une série d'accumulations semble présenter une liste de reproche se lie» ; «qu'on renonce» ; qu'on n'ait plus (l.43) Elle montre la lourdeur, le poids de ce que serait un tel comportement pour Don Juan. [...]
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