Commentaire semi-rédigé de la première scène de l'acte I de la pièce de théâtre de Molière Dom Juan. L'analyse porte sur la tirade de Sganarelle ainsi que sur le portrait que ce dernier fait de Don Juan.
[...] Un vrai Sardanapale: personnage ayant mené une vie voluptueuse, et sur son tombeau il était écrit: passant, mange, bois, divertis-toi, tout le reste n'est rien Donc il le présente comme un personnage puissant menant une vie débauchée et riche. remontrances Tout ce qu'on lui prêche ne l'atteint pas. Il s'agit d'une énumération longue, hyperbolique. Sganarelle profite de l'absence de son maître pour déborder de mots. Dom Juan est donc présenté comme un débauché, un animal, le plus grand des criminels. Mais les hyperboles suggèrent que c'est un homme exceptionnel, qui n'a pas d'égal. [...]
[...] L'autre, Dom Juan, n'existe que libéré de toute contrainte. La pièce Dom Juan est alors comique mais aussi dramatique et pathétique à cause de cette tension qui s'instaure entre Sganarelle et son maître, et entre le spectateur lui-même et Dom Juan. Finalement, Sganarelle devant Dom Juan symbolise la perplexité des spectateurs. Le personnage de Dom Juan ne peut pas être défini, il est impossible d'arrêter son expansion. La pièce se clôt avec un deus ex machina (intervention surnaturelle), à laquelle par définition Dom Juan ne pourra pas échapper. [...]
[...] II/ Portrait de Sganarelle Un personnage burlesque: A la fois savant et ignorant: Il a recours à du latin pédant, du vocabulaire soutenu. Ex: le courroux du Ciel, grand seigneur méchant homme, crainte en moi fait office de zèle, pourceau d'Epicure, Sardanapale. C'est un valet qui apparemment aime parler: longue tirade. Il utilise des figures de style, des hyperboles, des accumulations. On peut se demander si Sganarelle n'imite pas Dom Juan, car vocabulaire souvent emprunté. Il est croyant, pourtant sa superstition contamine sa croyance. [...]
[...] D'abord il présente Dom Juan comme un libertin dans tous les sens du terme. Puis il ressent cette supériorité de son maître, jusqu'à l'aveu qui montre bien que Sganarelle ne maîtrise pas son sujet. On peut se demander même s'il n'essaie pas de compenser, en faisant appel au Ciel comme un suprême recours, son infériorité par rapport à Dom Juan. Dom Juan a l'air trop grand pour Sganarelle, qui le livre au Ciel, ça le rassure. Sentiment complexe: entre attirance et répulsion: Dès le début, il répète mon maître donc il essaie de se gonfler face à Gusman. [...]
[...] me réduit bien souvent d'applaudir à ce que mon âme déteste il avoue qu'il a peur des coups de Dom Juan, donc il est lâche. Séparons-nous : dès qu'il voit Dom Juan, il préfère ne prendre aucun risque donc soumission et lâcheté. dirais hautement que tu aurais menti il dit qu'il est capable de mentir. Donc une morale ambiguë, il juge son maître alors qu'il est lui-même capable de mentir, ce qu'il avoue très clairement. Cela invite aussi le lecteur à prendre au sérieux ce portrait de Dom Juan. [...]
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