Zola, J'accuse, conseil de guerre, affaire Dreyfus, discrimination antisémite, engagement, armée, France, justice française, Félix Faure
L'affaire Dreyfus a lieu dans un climat d'antisémitisme et de la Revanche contre l'Allemagne et surtout contre les Prussiens car ils ont envahi la France et Paris notamment ce qui a entrainé l'occupation de la capitale de 1870 à 1871. Aussi une dette énorme que le gouvernement aura du mal à payer laisse une profonde marque et une envie de vengeance de la part des Français. En octobre 1894, le capitaine juif Alfred Dreyfus est accusé d'espionnage pour l'Allemagne et de haute trahison, il est jugé coupable en décembre de la même année puis déporté en Guyane. Pourtant sa famille se bat pour prouver son innocence en réunissant des hommes politiques et de Lettres convaincus de celle-ci. C'est une guerre franco-française pour les historiens, le pays se déchire entre les deux camps, les Dreyfusards et les Antidreyfusards. Une nouvelle enquête est demandée par Billot, le ministre de la Guerre depuis 1896, cependant, l'Armée reste silencieuse. Mais il y a un dilemme pour l'état, si la justice innocente Dreyfus alors l'Armée reconnait sa culpabilité. Seulement elle est l'instrument de la Revanche. Donc refus d'un nouveau procès, de plus il y a peu de preuves, la police a créé des faux (comme le Faux Henri). Le 12 janvier 1896, l'acquittement du commandant Esterhazy, le véritable coupable, est. Le lendemain, Emile Zola réagit et publie « J'accuse » le 13 janvier, c'est une lettre ouverte au président de la Troisième République Félix Faure.
[...] Aussi les bureaux, par tous les moyens imaginables, par des campagnes de presse, par des communications, par des influences, n'ont-ils couvert Esterhazy que pour perdre une seconde fois Dreyfus. Le pronom Je utilisé précédemment est mis en opposition au pronom personnel Ils qui caractérise le conseil de guerre et les antidreyfusards. L'écrivain insiste sur l'erreur du deuxième conseil de guerre, l'influence des Antidreyfusards alors majoritaires à ce moment et l'acquittement d'Esterhazy, preuve de l'hypocrisie de cette administration. Où est-il, le ministère vraiment fort et d'un patriotisme sage, qui osera tout y refondre et tout y renouveler ? [...]
[...] L'engagement de Zola est poussé et provocateur, il sait qu'il risque d'être attaqué pour diffamation et c'est ce qu'il arrivera un mois après la publication de l'article, mais c'est son objectif : faire parler de l'Affaire pour la relancer et peut-être avoir la révision du procès. Le journaliste possède peu de preuves et de faits néanmoins il s'organise avec les informations qu'il a et joue sur le ton polémique de son discours. On nous parle de l'honneur de l'armée, on veut que nous l'aimions, la respections. Ah ! certes, oui, l'armée qui se lèverait à la première menace, qui défendrait la terre française, elle est tout le peuple, et nous n'avons pour elle que tendresse et respect. [...]
[...] La lettre est refusée par le Figaro à cause des précédents articles contre l'antisémitisme qui lui ont fait perdre des lecteurs. De ce fait Zola la propose à Clémenceau pour son journal L'Aurore. Les tirages sont augmentés passants de 30 000 exemplaires à 300 000 ceux-ci étant vendus en quelques heures. C'est Clémenceau qui change le titre de l'article initialement intitulé Lettre à M. Félix Faure, Président de la République à celui connu de tous aujourd'hui J'accuse . L'auteur de la lettre ouverte est alors au plus haut de sa carrière, il a achevé son immense œuvre les Rougon Macquart malgré des critiques de ses rivaux comme Alphonse Daudet et Edmond de Goncourt. [...]
[...] J'accuse inscrit la presse et les médias dans une culture de masse qui se développe de plus en plus avec les épisodes judiciaires et politiques imprégnés dans la mémoire collective. L'article incarne encore l'un des discours politiques les plus repris et connus de l'Histoire, c'est pour l'historien J-D Bredin l'engagement intellectuel pour une cause juste par excellence. Un véritable engagement des intellectuels, qui a suivi et qui se fait progressivement, annonce le début d'un déferlement de prise de position de la part d'hommes de Lettres et politiques pour convaincre de leur vérité. [...]
[...] Après avoir exposé les faits judiciaires de l'Affaire du début en 1894 à ce qu'il en est au moment de l'écriture, Zola présente le véritable coupable Esterhazy et les raisons de son acquittement. Enfin notre extrait est consacré à la péroraison de la lettre ouverte, elle fait la synthèse de l'argumentation et l'écrivain incite à l'action pour que la justice et la vérité soit rétablies. Comment cette lettre, et notamment cet extrait, permet-elle à Zola de dresser un réquisitoire contre le gouvernement militaire ainsi que pour montrer son combat pour la justice ? [...]
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