Commentaire de texte - ou lecture analytique - entièrement rédigée du poème A une passante de Charles Baudelaire extrait de son recueil Les Fleurs du Mal.
[...] La démarche de la passante est vive mais aussi harmonieuse (v.3-4). Le rythme de ses pas est marqué par les accents toniques qui tombent régulièrement toutes les trois syllabes ; la virgule, qui oppose et appose les deux verbes au participe présent soulevant, balançant produit un effet de va-et-vient et renforce l'impression d'amplitude produite par l'enjambement (vers 3 et 4). Dans le second quatrain, Baudelaire poursuit, en un dernier trait, l'évocation physique et morale de cette femme, en soulignant sa rapidité, sa beauté plastique, sa majesté (vers 5). [...]
[...] Comme le récit, le poème suit la logique de schéma narratif : situation initiale (focalisation interne, imparfait) ; premier événement perturbateur (au passé simple) ; suspension de l'intrigue (portrait, émotion) mais aux vers 7 et une action virtuelle semble évoquée, une suite possible ; vient alors le 2éme acte de l'épisode, bref mais essentiel, l' éclair d'un regard que la passante jette avant de disparaître ; enfin l'évocation lyrique qui suit achève l'action en anéantissant l'espoir d'une nouvelle rencontre. Le dernier vers surprend en raison de la certitude finale Ô toi qui le savais ! Quelque chose donc eu lieu dans ce qui n'a pas lieu. Cette histoire s'achève dans l'inachevé. I Le décor Un seul vers suffit à planter le décor. Les mots assourdissante hurlait, traduisent le vacarme de la ville. Ce dernier vers animalise la rue, c'est-à-dire, par métonymie, la foule vociférante. Des sonorités répétées (ru/our/our/ur), disposées symétriquement, ajoutent leur bruit au sens des mots. [...]
[...] II L'apparition Le vacarme de la rue fait ressortir par contraste l'apparition de la passante. La vision s'oppose au bruit. L'hostilité de la ville prépare sans doute le narrateur à trouver en cette femme une issue, l'Idéal conte le Réel. Au départ, l'évocation est réaliste. Traits objectifs : la minceur, le mouvement et l'harmonie de la démarche, le deuil, le faste de la toilette. La description commence par une série d'appositions mélioratives avant que le sujet et son verbe n'apparaissent (vers 2 et 3). [...]
[...] Dans Parfum exotique on ne connaît d'elle que son odeur qui déclenche immédiatement un transport dans le lointain où se fait sentir le parfum des verts tamariniers Dans Harmonie du soir le poète ne rejoint la bien-aimée que dans le souvenir Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir Dans L'invitation au voyage il lui décrit un pays trop idéal pour exister. Dans A une Passante la beauté qu'il croise ne fait que traverser le réel. La femme pour Baudelaire est toujours hors du temps. [...]
[...] Il a l'intuition soudaine de tout ce qu'i pourrait se passer entre eux. Elle poursuit son chemin. Ils ne se rencontreront jamais. L'épisode est banal, mais Baudelaire le traite avec originalité. Ce poème intitulé A une passante figure dans l'édition des Fleurs du Mal de 1861, dans la seconde partie du recueil intitulée Tableau parisiens La passante va-t- elle se révéler une simple parisienne qui passe, pareille à tant d'autres, ou va-t-elle rappeler une figure idéale, un rêve inaccessible ? [...]
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