Beckett est un dramaturge mondialement connu, dont les visions théâtrales ont bouleversé le sens que l'on donne à la représentation moderne du théâtre. Tout juste né pour assister à la Première Guerre mondiale et tout juste entré dans l'âge adulte pour prendre part à la seconde, il baignera tout au long de sa vie dans un climat de guerre et de répression effroyable. Les deux Grandes Guerres ont engendré bien des questions et nombre de remises en causes. Ainsi, les artistes n'en sont pas dispensés et Samuel Beckett procèdera à une lourde réflexion sur ces conflits qui l'ont marqué. Blessé jusque dans le plus profond de sa personne, ses œuvres communiquent pour la plupart ce sentiment confus à la fois tragique et absurde. Fin de Partie fût son second succès immédiat. Il l'écrivit à la suite d'un drame. Malgré cela, la pièce lui prendra 4 ans à être rédigée et publiée. On décrit Beckett comme un personnage très anguleux, à la fois insaisissable et énigmatique. Pourtant on trouve dans cette nouvelle pièce un aspect comique lié à cet absurde qu'il connaît bien.
[...] Pourquoi a-t-on pu dire que la pièce de Beckett Fin de Partie est une farce tragique ? Beckett est un dramaturge mondialement connu, dont les visions théâtrales ont bouleversé le sens que l'on donne à la représentation moderne du théâtre. Tout juste né pour assister à la Première Guerre mondiale et tout juste entré dans l'âge adulte pour prendre part à la seconde, il baignera tout au long de sa vie dans un climat de guerre et de répression effroyable. [...]
[...] Nous nous demanderons donc en quoi cette œuvre est à la fois farce et tragique. Pour ce faire, nous allons traiter séparément les deux figures évoquées pour ensuite voir comment Beckett les lie. Premièrement, l'œuvre de Samuel Beckett peut être confondue avec une farce partielle par la nature de son titre. Nous savons que Fin de Partie signifie l'attente de la mort, hors, quoi de plus comique que de prendre la mort comme un jeu ? Le malheur est la chose la plus comique du monde dit Nell. [...]
[...] Le caractère grossier et vulgaire de la farce est aussi conservé Salopard (P.67) ; putain (P.94) ainsi que ses associations absurdes telles la puce nommée par Clov La vache ! ce qui suscite forcément un retour burlesque. Les attitudes pour le moins déconcertantes sont aussi conservées, tel Clov laissant tombé les objets qu'il vient de ramasser lorsque Hamm lui dit laisse tomber (P.77). Ainsi, nous avons vu que la pièce regorgeait de procédés comiques en tout genre. Ces mêmes procédés sont utilisés bien souvent dans un cadre rabaissant et péjoratif pour les acteurs. [...]
[...] L'humour grinçant passe bien par la noirceur, la parodie, mais aussi par la dérision dont font preuve les personnages. Dérision pour ce qui les entoure, mais aussi pour leur propre évolution, leur propre statut. N'accordant pas plus d'importance à leurs partenaires qu'a ce qu'ils disent, il en vient vite à se moquer d'eux-mêmes tel Clov se croyant redevenir intelligent par instants privilégiés. (P. 94,95) Dans le même axe, du comique de parole vient se greffer les nombreux jeux de mots dont regorge le texte. [...]
[...] Cela se voit lorsque Hamm retire ses lunettes afin d'en essuyer les verres, c'est une manière de se moquer de sa cécité. Par la même, lorsque Nell demande à Nagg si ça n'est pas pour la bagatelle (P.27), c'est une façon de se moquer de leur infirmité. De plus, tout cela est agrémenté d'une bonne dose de parodies placées de manière à rire du non-comique. Hamm se permet donc d'user la déclamation célèbre de Richard III Mon royaume pour un boueux en parlant de ses parents. [...]
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