Stiglitz, "La grande désillusion"

Résumé du document

Dans La grande désillusion, Stiglitz dénonce le FMI et ses politiques qui ont eu un effet très négatif sur les pays en développement et sur la mondialisation qui peut expliquer le rejet dont elle fait l'objet aujourd'hui aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés. Stiglitz a divisé son livre en neuf chapitres dont plusieurs consacrés à la crise asiatique et à la transition économique de la Russie. Mais dans chaque partie, plusieurs grands thèmes reviennent et il est plus intéressant de résumer l'ouvrage à travers ceux-ci afin d'éviter les répétitions (...)

Extraits

[...] ( Le FMI sert les intérêts de la finance occidentale Selon Stiglitz, les échecs du FMI ne sont pas des accidents, mais résultent de la façon dont il a compris sa mission 313). Stiglitz pense que les décisions du FMI qui pourraient paraître absurdes, s'expliquent très bien si on considère que celles-ci servent les intérêts de la finance occidentale comme il le dit : Le FMI ne prend pas pour seuls objectifs ceux qu'a définis son mandat initial [ ] Il cherche aussi à servir les intérêts de la communauté financière. Ce qui veut dire qu'il se fixe des buts souvent contradictoires. [...]

[...] Stiglitz donne plusieurs raisons à ces échecs. ( L'oubli de la mission initiale La mission initiale du FMI était de fournir des fonds pour restaurer la demande globale dans les pays confrontés à une récession, or aujourd'hui le FMI est bien loin de ce but premier comme le résume Stiglitz : On l'a créé [le FMI] parce qu'on estimait que les marchés fonctionnaient souvent mal, et le voici devenu le champion fanatique de l ‘hégémonie du marché. On l'a fondé parce qu'on jugeait nécessaire d'exercer sur les Etats une pression internationale pour les amener à adopter des politiques économiques expansionnistes et voici qu'aujourd'hui, en règle générale, il ne leur fournit des fonds que s'ils mènent des politiques d'austérités 42). [...]

[...] ( Les propositions de Stiglitz pour une meilleure mondialisation 1 Reconnaître les dangers de la libéralisation des capitaux. Pour lui, l'intervention de l'Etat est souhaitable dans certaines circonstances Réformer les faillites et recourir aux gels. C'est l'un des points principaux de la réforme de Stiglitz qu'il juge essentiel. Selon lui, il faut une réforme de la législation sur la faillite qui reconnaisse la nature spéciale des faillites dues aux perturbations macroéconomiques. Il faudrait une sorte de «super-chapitre avec une législation qui accélère la restructuration des firmes et ne soit pas hostile au maintien de la direction existante Moins compter sur les opérations de sauvetage. [...]

[...] Ainsi, la Chine a associé un processus de destruction créatrice à une privatisation partielle qui fut un succès. L'Etat est intervenu puisque les municipalités ont créé des entreprises et le gouvernement a invité les firmes étrangères à participer à des joint- ventures, ce qui là encore fut un succès. La Chine a également entrepris la création d'une infrastructure institutionnelle puis a restructuré les vieilles entreprises d'Etat. C'est donc parce que la Chine n'a jamais confondu les fins et les moyens, a su respecter les différentes étapes et n'a jamais mené une lutte extrême contre l'inflation mais plutôt pour la création d'emplois que sa transition a beaucoup mieux réussi que celle de la Russie qui a suivi le FMI et a subi un recul de son PIB supérieur à celui de la seconde Guerre mondiale. [...]

[...] Stiglitz réussit à rendre possible la compréhension par tous de sa critique par une écriture simple, pédagogique et bien argumentée. De plus, il appuie tous ses arguments par des faits et des exemples. La lecture de La grande désillusion est donc extrêmement enrichissante car elle permet de mieux comprendre le fonctionnement des institutions internationales et donc leurs décisions et leur impact sur l'économie mais aussi toute la société. Stiglitz s'efforce ensuite à la fin de son livre, de proposer des solutions pour une mondialisation plus juste et bénéfique à tous. [...]