Le roman "1984" de G. Orwell a été écrit en 1948 dans un contexte mondial ou l'effondrement du nazisme voit s'affirmer la puissance soviétique et naître un nouveau rapport dangereux entre les blocs est et ouest. Les dérives engendrées jusque-là par les utopies font prendre conscience du danger de leur réalisation d'où la citation de Nicolas Berdiaeff : "Peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à la société non utopique, moins "parfaite" et plus libre".
Dans 1984, Orwell décrit l'usage redoutable qu'un régime totalitaire pourrait faire du progrès technologique, dans l'avenir pour surveiller les citoyens. En quoi 1984 suggère–t–il la naissance d'une société moins utopique, mais où les libertés des individus seraient plus grandes?
[...] L'idée d'un contrôle de l'appareil d'état par ce parti unique est quant à elle illustrée tout au long du roman. Des exemples précis peuvent être mentionnés : la présence dans chaque pièce d'un appareil de surveillance appelé télécran ,ou encore, l'existence d'une Police de la Pensée qui épie tous les gestes et faits des citoyens,mais aussi, la propagande à laquelle se livre le régime ( par des chiffres falsifiés témoignant d'une économie prospère ) dans l'optique de légitimer son action. Par ailleurs, cette propagande d'état repose sur le culte de la personnalité. [...]
[...] D'ailleurs, dans la troisième partie du roman, O'Brien met Winston face aux propos ( par le biais d'un enregistrement) que ce dernier a pu avoir lors de son engagement dans la Fraternité, dans le seul but de lui montrer que sa prétendue morale n'est finalement pas mieux que la sienne. Ce passage renvoie donc dos à dos la brutalité et la cruauté certaines du régime totalitaire de Big Brother et celles que les résistants seraient prêts à mettre en oeuvre s'ils en avaient le pouvoir est donc, dans cette perspective, totalement dénué d'espoir: il n'y a donc aucune alternative crédible et moralement acceptable au régime totalitaire de Big Brother. Le système de valeurs qui régit la société semble donc voué à perdurer. [...]
[...] Il dépeint une société en tous points effrayante aux yeux du lecteur, dans laquelle toutes les libertés individuelles ont été anéanties. Pour autant, Orwell ne valorise pas non plus, dans son roman, les personnages qui incarnent l'esprit révolutionnaire. Les réserves à l'égard de la révolution En effet, dans 1984, loin d'incarner l'espoir, l'esprit révolutionnaire est au mieux une idée trop peu représentée pour être prise au sérieux, au pire un mouvement de pensée aussi dangereux que le totalitarisme auquel il prétend s'opposer. [...]
[...] Même le manifeste supposé de la Fraternité, le fameux livre de Goldstein se révèle être l'oeuvre du Parti, et O'Brien en est un des auteurs. Winston l'apprend au cours des séances de tortures que O'Brien lui inflige. Ce manifeste n'est en fait qu'une ruse que le Parti utilise pour attirer les opposants politiques potentiels, comme Winston, afin de réduire leur capacité d'action. Winston se trouve d'ailleurs en possession de ce manifeste au moment où la Police de la Pensée l'arrête. [...]
[...] Du coup, il n'obéit nullement à ses parents qui au final ne sont là qu'en tant que logeurs et fournisseurs ( de nourriture, de vêtements, etc.). L'enfant se retrouve alors le détenteur de l'autorité en devenant le porte-parole du Parti au sein de la famille. Il veille au respect des préceptes énoncés par le Parti au sein de sa famille, et dénonce si besoin est ceux qui refusent de s'y plier. D'ailleurs, Parsons est lui-même dénoncé par sa propre fille aux autorités et fait prisonnier. [...]
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