1945, Michel Chaillou, autobiographie, récit, connaissance de soi, autrui, mémoire
Le geste autobiographique pose de nombreuses questions sur ce qu'il apporte à l'auteur et aux autres. Tout d'abord, nous allons nous intéresser à la question de la raison pour laquelle l'auteur le pratique. Qu'est-ce que l'autobiographie apporte à la personne qui l'écrit ? Le geste autobiographique peut être pratiqué par des personnes ayant vécu des évènements traumatisants, telles que les rescapés des camps de concentration, par exemple. Ce geste permet un rapport à soi et surtout de mettre en place une réalisation des évènements. La personne qui raconte son histoire ancre l'évènement dans le temps et le rend donc concret.
[...] 1945 - Michel Chaillou (2004) - Dans quelle mesure le récit de soi permet-il de se réparer soi-même et de créer une relation avec soi, avec autrui et avec le monde ? Problématique : Dans quelle mesure le récit de soi permet-il de se réparer soi-même et de créer une relation avec soi, avec autrui et avec le monde ? Le geste autobiographique pose de nombreuses questions sur ce qu'il apporte à l'auteur et aux autres. Tout d'abord, nous allons nous intéresser à la question de la raison pour laquelle l'auteur le pratique. [...]
[...] En permettant de se reconnecter à soi et aux autres en faisant part de ce qu'on a pu traverser. Dans l'?uvre de Michel Chaillou, nous suivons l'auteur enfant, qui nous fait part de ce qu'il a vécu à cette période de sa vie avec son regard d'adulte. Son oeuvre fait le récit de 6 ans de sa vie, de 1940 à 1946. Ce récit est troublé par des moments qui ne sont pas précis causés par la mémoire de l'auteur qui lui fait défaut. Ces « trous de mémoire » sont souvent une conséquence de l'exposition à des évènements traumatiques. [...]
[...] Le lien entre l'auteur et le lecteur est différent. Avec le geste autobiographique il y a un pacte, qui engage l'auteur à faire le récit d'éléments véridiques de sa vie. Le geste autobiographique, le récit de soi semblent être indispensables quand on a vécu des choses traumatisantes. L'enjeu est vital, et il ne s'agit pas seulement du danger d'être figé par les autres dans une image. Il s'agit aussi de se rendre libre d'imaginer son passé traumatique plutôt que de s'obliger à le revivre en témoignant. [...]
[...] L'auteur en étalant les « péchés » commis par sa mère et par extension selon lui, par lui-même, il peut espérer obtenir un pardon et une rédemption auprès du lecteur. Souvent, le fait d'avouer des choses que l'on a commises permet de se sentir mieux. L'auteur peut se sentir plus léger puisque toutes les choses qu'il avoue ne seront plus des choses qu'il continuera à garder enfouies. Ce qui est un grand pas en avant vers la guérison et la réparation de soi. Pouvons-nous dire que pour Chaillou, écrire ne serait-il pas un moyen de réunir toutes les personnes qui l'ont abandonné ? [...]
[...] En racontant son histoire à travers une autobiographie Chaillou raconte son histoire à un interlocuteur avec le risque d'oublier des choses et de ne pas respecter le pacte autobiographique que nous avons évoqué plus tôt. On peut donc affirmer que l'autobiographie permet une réparation de soi et peut établir une relation à soi, aux autres et au monde. Sources : Monographie : Jean-Philippe Miraux, L'Autobiographie édition Armand Colin. Jean-François Chiantaretto, Écriture de soi et narcissisme éditions Érès Article dans un site ou dans une revue en ligne : Louise Grenier, « Suivre les mots jusqu'à soi Quel est cet amour surgi du désastre ? » Dans Le Coq-héron 2014/4 (n° 219), pages 89 à 97, Cairn. URL : https://www.cairn.info/revue-le-coq-heron-2014-4-page-89.htm Jean-Philippe Miraux, « 2. [...]
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