Je vais vous présenter un album de Rascal, Le voyage d'Oregon, publié en 1993 à l'Ecole des loisirs. Rascal est un auteur et illustrateur qui a commencé par travailler dans la publicité avant de se consacrer aux livres pour enfants. Il écrit souvent des histoires pour d'autres illustrateurs notamment pour Louis Joos qui a illustré cet album.
Le voyage d'Oregon est le récit du voyage d'un clown nain, Duke et d'un ours, Oregon. Ils partent de l'univers fermé du cirque pour se rendre dans les vastes forêts de l'ouest américain. Ce voyage permet ainsi aux deux personnages de retrouver leur liberté dans tous les sens du terme.
Cette oeuvre ne fait pas partie de la liste de référence de l'éducation nationale, cependant l'auteur est présent dans la liste de cycle 2 avec Poussin noir et dans la liste de cycle 3 sous son vrai nom, Pascal Nottet, avec La princesse de neige.
J'ai choisi cet album en raison de la richesse des illustrations de Joos et du texte poétique qui abordent de nombreux thèmes de société.
Je propose l'étude de cet album en cycle 3 et plus particulièrement en CM2 en raison de l'implicite très présent le rendant difficile à aborder pour de jeunes élèves.
Mon extrait se situe au début de l'album au moment où Oregon demande à Duke de partir et présente la première partie du voyage.
[...] Le Voyage d'Oregon est un album dont le genre se situe entre le journal intime et le carnet de voyage. Le récit est à la première personne, Duke, le clown en est donc le narrateur. Ainsi, le point de vue est une focalisation interne. Cela permet d'exprimer les sentiments de Duke tout au long du récit, notamment concernant ses hésitations : "je me doutais", "qui sait ?", ses pensées : "comme dans les livres pour enfants", "j'étais quand même en meilleur état", ses souvenirs : "moi qui, enfant, n'avais pas eu d'ours en peluche" (...)
[...] - Le jaune donne une idée de lumière et de chaleur par les champs de blés, le feu et les forêts "aux arbres gorgés de miel", il représente la reprise de confiance dans l'avenir et la vie. Le texte et les illustrations font également référence explicitement à Van Gogh. Durant l'été 1888, Van Gogh a peint dix tableaux sur le thème des champs de blé et des moissons alors qu'il se trouvait dans la région d'Arles notamment le champ de blé aux corbeaux, la sieste, champ de blé. Tout comme Duke, Van Gogh était un personnage incompris par les autres et a souffert de la solitude. [...]
[...] Ainsi, l'album nous invite à nous demander comment le texte et les illustrations permettent de présenter le voyage comme une quête identitaire ? Je vais orienter l'analyse de cette œuvre sur trois axes : le récit initiatique, la dimension poétique et la relation texte/image avant de proposer quelques pistes pédagogiques et une sélection d'ouvrages pour une mise en réseau. I. Analyse littéraire. A. Récit initiatique Le Voyage d'Oregon est un album dont le genre se situe entre le journal intime et le carnet de voyage. Le récit est à la première personne, Duke, le clown en est donc le narrateur. [...]
[...] D'ailleurs, le clown a les cheveux rouges tout comme le peintre qui était roux. II. Pistes pédagogiques. La compréhension s'appuyant sur le repérage des principaux éléments du texte, je propose de commencer par un travail sur la couverture en repérant le titre, l'image, les noms de l'auteur et de l'illustrateur afin de les mettre en lien avec d'autres œuvres de Rascal vues au cours des années précédentes. Ainsi, les élèves peuvent anticiper sur ce qu'il pourrait se passer : qui est le personnage principal ? [...]
[...] Je propose d'élaborer un réseau autour de Rascal, auteur reconnu pour la jeunesse et notamment autour de la quête identitaire très souvent présente dans ces livres. Ainsi, je recommande la lecture de Fanchon, une lapine qui se cache derrière des masques pour faire plaisir aux autres, de Moun, une petite chatte adoptée et qui apprend à vivre avec, le corbeau de paradis, un corbeau qui veut ressembler à un oiseau de paradis avant de comprendre qu'il vaut mieux ressembler à soi-même et Eva et le pays des fleurs, une petite fille qui travaille la nuit et dont l'histoire se termine également par un départ en laissant un objet symbolique, une rose sur le quai du tram. [...]
[...] Ainsi, le point de vue est une focalisation interne. Cela permet d'exprimer les sentiments de Duke tout au long du récit, notamment concernant ses hésitations : "je me doutais", "qui sait ses pensées : "comme dans les livres pour enfants", "j'étais quand même en meilleur état", ses souvenirs : "moi qui, enfant, n'avais pas eu d'ours en peluche". Afin de qualifier les personnages, le lecteur doit procéder à des inférences : "je le raccompagnais jusqu'à sa cage" et "ours en peluche" pour qualifier Oregon, quant à Duke, le lecteur doit faire référence à Blanche-Neige et les sept nains puis "ce n'est pas facile d'être nain". [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture