La princesse de Montpensier, Madame de la Fayette, Bertrand Tavernier, guerre, cinéma, littérature, intrigue
Au coeur d'un XVIe siècle sanglant, livré aux guerres de religion, Mme de Lafayette nous dépeint les désordres amoureux de la Princesse de Montpensier et Tavernier en réalise une adaptation cinématographique en 2010.
Cela nous amène à nous demander quelle est la place de la guerre dans ces deux oeuvres ?
[...] L'intrigue est tributaire de la guerre, les passions sont donc précipitées par l'arrêt ou la reprise des combats. C'est ainsi que dans la nouvelle et dans l'histoire on voit Le Prince de Montpensier quitter sa femme pour partir au combat peu de temps après leur mariage : « Le prince, étant revenu à la Cour la continuation de la guerre le rappelait, le Comte demeura seul avec la princesse ». Ce départ du Prince de Montpensier engendré par sa participation au combat a pour effet de l'éloigner de la Princesse et de permettre aux sentiments de De Guise de se développer à l'égard de cette dernière. [...]
[...] La Princesse de Montpensier - Madame de La Fayette (1662), Bertrand Tavernier (2010) - Quelle est la place de la guerre dans l'œuvre littéraire et l'adaptation cinématographique ? Au cœur d'un XVIe siècle sanglant, livré aux guerres de religions, Mme de Lafayette nous dépeint les désordres amoureux de la Princesse de Montpensier et Tavernier en réalise une adaptation cinématographique en 2010. Cela nous amène à nous demander quelle est la place de la guerre dans ces deux œuvres ? En premier lieu, nous remarquerons que la guerre est la véritable toile de fond de l'histoire. [...]
[...] Par exemple, au début de la nouvelle et du film, le Prince décide de partie à Champigny pour protéger la Princesse, « pour l'ôter de Paris où apparemment tout l'effort de la guerre allait tomber » car la ville était alors menacée d'un siège par l'armée des huguenots. En conclusion, on ne peut enlever la guerre de cette histoire : elle sert de paysage tout en rythmant l'intrigue. Les tourments amoureux de la Princesse ne se déroulent pas dans ce contexte sans raison, la guerre est le véritable berceau, moteur de l'intrigue. [...]
[...] Par exemple, dans le film de Tavernier avant même de voir la première séquence nous voyons un carton nous indiquant ceci : « Août 1567 : la paix entre catholiques et huguenots durait depuis près d'un an lorsque la guerre reprit avec la soudaineté d'un feu de broussailles mal éteint. » Ce carton permet une entrée brutale dans ce contexte historique dominé par les combats entre protestants et catholiques. Ensuite, l'extrême violence de cette guerre fratricide participe à la dimension tragique de la nouvelle et de l'adaptation. Les désastres de la guerre sont accompagnés, conjugués par ceux des passions amoureuses, montrent la parenté entre Eros et Tanatos : ils sont d'une violence sœur. [...]
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